La Traviata est un opéra en 3 actes de Giuseppe Verdi, créé en 1853 à La Fenice de Venise.
La première représentation de La Traviata se solde par un échec retentissant. La raison immédiate invoquée est le manque de crédibilité des interprètes de la création. Il existe cependant une raison plus profonde à cet échec : le sujet de La Traviata paraît inconvenant au goût aristocratique. On n’a en effet jamais vu un grand opéra tragique mettre en scène une courtisane. La « traviata » (la « débauchée »), inspirée au librettiste Francesco Maria Piave par la Marguerite Gautier de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, elle-même tirée du personnage réel d’Alphonsine Duplessis, fit peur à la censure. On exigea même, pour la reprise de l’ouvrage au Teatro San Benedetto de Venise, en 1854, une transposition de l’action sous Louis XIV. Mais la société décadente moquée par Verdi sut très bien voir le miroir qu’on lui tendait.
Bientôt s’imposa ce magnifique portrait de femme dont la légèreté de mœurs cache une grandeur d’âme peu commune. L’opéra romantique italien entrait ainsi dans une nouvelle phase en quittant la mythologie ou l’Antiquité. Verdi abandonnait pour la première fois l’évocation historique pour peindre en musique des destinées humaines contemporaines. Commencée avec Rigoletto, en 1851, cette évolution verdienne ne se démentira plus.
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