Gustave Flaubert fut un écrivain français majeur du XIXe siècle, dont la vie entière fut vouée à la littérature. Proche du mouvement romantique dans sa jeunesse, il s’orienta ensuite vers une forme de réalisme proche[...]
Une œuvre aux multiples facettes
Gustave Flaubert naît le 12 décembre 1821 à Rouen (en Normandie). Son père est chirurgien. Il fait ses études dans sa ville natale où il s’ennuie, rêvant de théâtre et de littérature. Dès sa quinzième année, il commence à rédiger des récits historiques et rencontre, à Trouville, une femme mariée, Élisa Schlésinger, qui lui inspire une passion d’où découleront plusieurs de ses livres, dont L’Éducation sentimentale. À vingt ans, il se rend à Paris pour étudier le droit, mais abandonne très vite. Une maladie de nerfs le contraint à se retirer, à Croisset, près de Rouen, dans sa maison. Là, il écrit la plupart de ses œuvres qu’il aime à lire à ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp, écrivains eux aussi. C’est le cas de la première version de La Tentation de saint Antoine, en 1849, que ses deux amis jugent sévèrement.
Flaubert ne quitte sa maison de Croisset que pour quelques voyages, en Italie, en Provence, en Bretagne et surtout en Orient (Égypte, Palestine, Liban) avec Maxime Du Camp (1849-1851), puis en Tunisie (1858). Il séjourne aussi à Paris où il rencontre Louise Colet (1810-1876), une femme de lettres[...]
Flaubert, « l’homme-plume »
Gustave Flaubert était très perfectionniste et a voué un culte inconditionnel à son travail d’écrivain : « J’aime mon travail d’un amour frénétique et perverti », affirme-t-il dans une lettre à Louise Colet (24 avril 1852). Ses œuvres sont précédées de longues et minutieuses recherches (il réunit, par exemple, une vaste documentation scientifique pour raconter l’empoisonnement d’Emma Bovary), et sont écrites lentement, au prix de multiples corrections et remaniements. Pour cela, il aime à s’enfermer dans une pièce de sa maison de Croisset, qu’il appelle son « gueuloir », où il lit à très haute voix l’œuvre à laquelle il travaille et qu’il reprend inlassablement.
Pour Flaubert, la perfection de la forme doit transformer en profondeur la banalité de l’intrigue et la médiocrité des personnages. On le voit avec son roman Madame Bovary. Tiré d’un fait divers, l’histoire, située en Normandie, est celle d’une jeune fille rêveuse à l’esprit romanesque, mariée à un médecin qu’elle n’aime pas. Emma Bovary va tenter de fuir la médiocrité de sa vie à travers des aventures amoureuses qui seront incapables de la satisfaire.
On retrouve la même insatisfaction dans L’Éducation sentimentale. Le roman est une sorte d’épopée de l’échec dont le héros (ou plutôt l’« antihéros ») Frédéric Moreau connaît tout au long de sa vie une suite de désillusions sentimentales, sociales et politiques. Enfin, Flaubert s’impose un travail de documentation épuisant pour écrire Bouvard et Pécuchet, un roman bâti autour de deux personnages ridicules qui prétendent faire le tour des connaissances de leur époque. Resté inachevé, le livre paraîtra après sa mort.
À cause de ses exigences en matière d’écriture, Flaubert laisse une œuvre peu abondante. Bien qu’il ait commencé à écrire dès l’adolescence, il n’a rien publié avant ses trente-cinq ans, avant Madame Bovary. Il échappe également aux définitions[...]
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