Denis Diderot fut un écrivain, critique d’art et philosophe français qui vécut au XVIIIe siècle, à l’époque de Louis XV. Son œuvre, d’une grande variété (essais, romans, théâtre, encyclopédie,[...]
Une prodigieuse vitalité
Denis Diderot voit le jour le 5 octobre 1713 à Langres (aujourd’hui dans le département de la Haute-Marne) d’un père maître coutelier. Il commence ses études dans sa ville natale, chez les jésuites, en vue de devenir prêtre. Il a quinze ans quand il est envoyé à Paris où il suit des cours dans un collège puis à l’université, obtenant le diplôme de maître ès arts. Il fréquente dans la capitale les milieux littéraires et du théâtre, occupe divers emplois (clerc de procureur, précepteur, traducteur) et se lie avec Jean-Jacques Rousseau. En 1743, il épouse, contre l’avis de son père, une lingère, Antoinette Champion. Ses traductions de l’anglais - dont celle de l’Essai sur le mérite et la vertu de Shaftesbury -, le conduisent à être choisi avec Jean Le Rond d’Alembert, en 1747, par l’éditeur Le Breton pour adapter en français la Cyclopaedia britannique d’Ephraïm Chambers. À partir de ce modèle, il va bâtir, pendant plus de vingt ans, l’œuvre monumentale et collective qui le fait connaître, l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.
Parallèlement, Diderot publie sous son nom des œuvres philosophiques (Pensées philosophiques, 1746, ouvrage publié anonymement[...]
Un philosophe honnête homme
Diderot fut, en même temps qu’un écrivain prolifique, un homme d’une riche culture, débordant d’imagination et d’ardeur au travail. Ses idées généreuses et innovantes étaient une critique ouverte des préjugés politiques et religieux. À l’exception de la poésie, son œuvre touche à tous les genres. Elle fait alterner le profond et le léger, le grave et le fantaisiste - ce qui la rend inclassable. La part principale de son œuvre revient toutefois à la philosophie avec de nombreux essais où s’expriment sa méfiance envers la religion et sa préférence pour une pensée expérimentale attachée à la nature, visant le progrès de l’esprit et défendant les valeurs humanistes. Cette morale matérialiste rejette l’ordre établi au nom de la liberté, de la raison et de la recherche du bonheur.
Son œuvre dramatique (Le Fils naturel, Le Père de famille) donne la priorité à la sensibilité et définit les contours d’un nouveau genre, le drame larmoyant (De la poésie dramatique). Diderot en expose les principes dans son ouvrage théorique Le Paradoxe sur le comédien, un dialogue sur le jeu de l’acteur. Ses écrits sur l’art (les Salons) révèlent un esprit curieux, ouvert à la nouveauté et aux diverses formes du beau qui s’expriment dans les tableaux à forte charge dramatique de Greuze, les natures mortes de Chardin, les portraits et les scènes sensuelles de Fragonard.
Mais c’est par le roman et le conte que Diderot nous est le plus proche. Il y mêle la philosophie au récit, la[...]
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