Blaise Pascal fut un grand esprit français du XVIIe siècle, à la fois mathématicien, physicien, philosophe et écrivain. Il fut à l’origine d’inventions et de découvertes, comme la machine arithmétique, ainsi que l’auteur d’un ouvrage qui provoqua un grand débat (Les Provinciales). Mais[...]
Un génie protéiforme
Blaise Pascal naît le 19 juin 1623 à Clermont (aujourd’hui Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme) au sein d’une famille de la bonne bourgeoisie. En 1631, son père Étienne, magistrat, devenu veuf, s’installe à Paris et assure l’éducation et l’instruction de ses deux filles, Gilberte et Jacqueline, ainsi que celle de Blaise. Dès l’âge de douze ans, le jeune Blaise Pascal accomplit seul de savantes démonstrations géométriques et se fait remarquer des milieux scientifiques. Sa famille va vivre de 1640 à 1647 à Rouen, où Étienne Pascal est chargé de la collecte des impôts. Pour l’aider dans sa tâche, son fils invente la première machine à calculer, la Pascaline. Blaise Pascal revient ensuite à Paris avec une réputation de savant confirmée, notamment grâce à ses publications sur la question du vide. Il fréquente la société mondaine et le milieu des libertins (libre-penseurs qui refusent les dogmes religieux), tout en poursuivant ses travaux et recherches. En 1662, il met en place à Paris les carrosses à cinq sols, première organisation de transports en commun urbains.[...]
« Rendre la religion aimable »
Blaise Pascal est tout à la fois un enfant prodige, un génie scientifique universellement reconnu et un homme de plume. Ses œuvres littéraires et philosophiques sont liées à son engagement religieux. C’est le cas Des Lettres à un ami provincial, ouvrage plus connu sous le titre Les Provinciales qu’il publie sous le pseudonyme de Louis de Montalte. Ce livre se présente sous la forme de dix-huit lettres qui, avec une fausse naïveté, soulèvent diverses questions théologiques et s’adressent directement aux jésuites. Pascal leur reproche leurs accommodements avec la morale, leur oubli des principes chrétiens et leur hypocrisie. L’auteur révèle dans ce livre son talent de polémiste, en dénonçant avec brio et éloquence les contradictions de ses adversaires. Ainsi dans cette phrase de la douzième lettre : « Vous croyez avoir la force et l’impunité, mais je crois avoir la vérité et l’innocence. » D’abord diffusées clandestinement avant d’être réunies en un livre, les lettres des Provinciales ont un écho retentissant auprès du public influent de l’époque : la noblesse et la bourgeoisie instruite.
Ces qualités d’écriture, Pascal va également les mettre au service d’un livre qu’il prépare depuis longtemps, l’Apologie de la religion chrétienne. Pour ce projet, il accumule des notes, sous forme de développements rédigés ou de simples fragments. Ces notes, réunies et ordonnées après sa mort, constitueront les Pensées, livre publié en 1670 par les soins de sa sœur Gilberte et de ses amis de Port-Royal. Par la suite, des universitaires ont cherché, à partir de ces fragments (difficiles à déchiffrer), à proposer un nouveau classement et des reconstitutions différentes, ce qui nous vaut plusieurs versions du livre.
Les Pensées montrent d’abord, comme l’écrit Pascal, la « misère de l’homme sans Dieu ». Selon l’auteur, l’homme, ce « roseau pensant », est jeté dans un univers qu’il ne comprend pas. Il est confronté aux « deux infinis » de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter