Une zone industrialo-portuaire est un espace productif aménagé sur un littoral ou une voie d’eau pour accueillir les activités portuaires ainsi[...]
Origine et développement des ZIP
Depuis les années 1950, la mondialisation des échanges de marchandises est favorisée par l’essor du transport par bateau avec la généralisation du conteneur. Ainsi, 90 % des échanges commerciaux se font de nos jours par ces routes qui parcourent les océans du globe. Le long de ces routes maritimes, les espaces portuaires se sont progressivement adaptés.
L’expansion du commerce maritime au XVIIIe siècle a entraîné un développement des ports, qui ont accueilli des activités annexes comme les chantiers navals, le stockage des produits importés ou en attente d’exportation. C’est après la Seconde Guerre mondiale que le terme de ZIP apparaît, avec l’essor des échanges de produits industriels. La première zone de ce type est créée au Japon dans le contexte de la reconstruction économique du pays après 1945. En parallèle, les nouvelles évolutions comme le gigantisme des navires et l’augmentation du trafic font alors glisser les activités portuaires vers l’aval des fleuves afin de trouver de plus grandes profondeurs de bassins (jusqu’à 25 m à Rotterdam) et de plus vastes espaces pour le stockage et la transformation des matières premières. À Londres (Royaume-Uni), les docks sur les bords de la Tamise sont abandonnés et même reconvertis, et c’est la skyline (silhouette urbaine marquée par une ligne de gratte-ciel) du quartier d’affaires qui domine désormais les anciens quais de Canary Wharf. En France,[...]
Activités et aménagements dans les ZIP
Par définition, les ZIP regroupent à la fois les activités de transport et de transformation des matières premières. La place nécessaire à ces activités est donc immense : la ZIP de Rotterdam, située dans l’embouchure du Rhin, s’étend sur une superficie de 124 kilomètres carrés (plus vaste que la ville de Paris) ; celle d’Osaka-Kobe au Japon est un vaste ensemble de terre-pleins géométriques gagnés sur la mer pour accueillir une multitude d’entreprises et des zones de stockage.
Chaque type de matière première nécessite un moyen de transport spécifique (porte-conteneurs, vraquier, pétrolier, minéralier…) ainsi qu’un type d’entreposage particulier. On peut citer les collines de charbon dans le port de Gravelines, près de Dunkerque (France), ou encore les mûrisseries du port d’Anvers (Belgique), qui contrôlent la maturité des bananes au moment de leur importation. Dans le port de Kobe, l’industrie pétrochimique reçoit des hydrocarbures bruts qu’elle transforme sur place en produits raffinés, qui sont réexportés. À Dunkerque (France), les terminaux méthaniers sont nécessaires pour transformer le gaz naturel (transporté à l’état liquide à une température de -162 °C).
Le paysage caractéristique des ZIP reste celui des zones de stockage où se superposent des milliers de conteneurs déchargés par de grands portiques parfois complètement automatisés comme à Rotterdam, où 15 millions de conteneurs ont été traités en 2021. Les navires porte-conteneurs[...]
Conflit d’usage et avenir des ZIP
Depuis les années 1990, l’expansion de la mondialisation conduit au renforcement des ZIP, mais la protection des espaces littoraux faisant l’objet d’une préoccupation grandissante de l’opinion publique, la contestation de leur extension s’amplifie. Près de Fos-sur-Mer, la faune (notamment ornithologique) et tous les écosystèmes des lagunes et salins de l’étang de Berre sont mis à mal par les activités industrielles de la pétrochimie, de la métallurgie et des cimenteries de la ZIP, de sorte que se pose la question de leur préservation. Au Havre, le projet de terminal flottant méthanier inquiète les mouvements écologistes[...]
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