De nombreuses religions conservent les restes (c’est le sens du mot latin reliquiae) de leurs personnages importants, saints ou prophètes. Ces reliques autour desquels des rites sont organisés peuvent être des ossements, des objets qui ont appartenu aux saints ou qu’ils ont simplement touchés.
Le christianisme du Moyen Âge leur accorda une importance particulière ; les reliques de la Crucifixion, les objets touchés par la Vierge Marie ou les restes des saints, conservés dans des châsses ou des reliquaires, protégeaient ou guérissaient[...]
Origines du culte catholique des reliques
On trouve des exemples de la vertu miraculeuse des reliques dans la Bible juive : dans le livre des Rois, le contact avec le cadavre du prophète Élisée ressuscite un mort. On en trouve aussi dans le Nouveau Testament chrétien : dans l’évangile de Matthieu, une femme qui touche le manteau de Jésus est guérie. Mais Jésus précise à la femme : « Ta foi t’a sauvée », ce qui remet à une place modeste le rôle de l’objet matériel dans le miracle.[...]
Les reliques dans le Moyen Âge chrétien
Au Moyen Âge, les croisés rapportent beaucoup de reliques importantes d’Orient. Elles deviennent des objets prestigieux qui témoignent du pouvoir des religieux ou des princes. Elles sont censées protéger les villes. Toutes les cités importantes possèdent leur relique. À Paris, le roi Louis IX (Saint Louis) fait bâtir la Sainte Chapelle pour héberger les reliques de la couronne d’épines. Chartres possède le manteau de la Vierge Marie, Bruges le Saint Sang du Christ, Venise des reliques de saint Marc, Cologne les tombeaux des Rois Mages. Les ducs de[...]
La méfiance envers les reliques
Le culte des reliques occasionne des dérives. Dès le Ve siècle, saint Augustin dénonce les « moines vagabonds » qui vendent des reliques de martyrs supposés. L’Église tente de maîtriser l’apparition de nouvelles reliques, en particulier à partir du XVIe siècle. À cette époque, la Réforme protestante condamne le culte des reliques et l’Église catholique essaie de le rendre plus conforme[...]
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