GÉNOCIDE

Écrit par Frédéric DUCHESNE

Le mot génocide, qui provient du grec genos (race, tribu) et du latin cide (caedere, tuer), est un néologisme qui signifie le « massacre d’un peuple ». Il fut inventé en 1944 par le juriste[...]

Un crime contre l’humanité

Le terme de génocide est utilisé dès 1945 par le Tribunal militaire international de Nuremberg. Il apparaît dans la liste des crimes contre l’humanité imputés aux responsables nazis.

Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ; ce dernier est défini comme étant l’entreprise planifiée de « détruire, en temps de guerre ou de paix, tout ou en partie, un groupe national, racial, ethnique, religieux ». L’idée d’une Cour pénale internationale, bien qu’évoquée dès 1948 pour juger des crimes graves tels que les génocides, ne s’imposera que lentement.

Ce n’est que dans les années 1990 que des tribunaux pénaux internationaux (TPI) se réunissent, de façon ponctuelle, pour juger[...]

Un mot qui fait débat

Le mot génocide appartient au vocabulaire juridique. Selon les critères de la Convention de l’ONU de 1948, plusieurs autres épisodes de violence de masse sont qualifiés par le droit international de génocides. C’est le cas de la tentative d’extermination des Arméniens par les Turcs en 1915-1916. C’est d’ailleurs en s’intéressant, en 1921, au procès de l’homme qui tua Talaat Pacha, l’ordonnateur du génocide des Arméniens, que Raphaël Lemkin commença à réfléchir au concept de « génocide ».

Toutefois, l’usage du mot n’est pas réservé au droit international. L’histoire est ponctuée d’événements tragiques qualifiés de génocides, notamment par des États. On parle ainsi du génocide cambodgien au sujet des massacres perpétrés par le régime des Khmers rouges au Cambodge de 1975 à 1979. De même, les violences commises à l’encontre des peuples kurdes, tchétchènes, bengalis ou timorais sont souvent qualifiées[...]

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