Fidelio est le seul opéra de Ludwig van Beethoven. Créé en 1805, il fut remanié en 1806 puis en 1814. La troisième version est aujourd’hui la plus couramment représentée.
La forme de Fidelio est encore traditionnelle, avec ses airs, duos, trios, quatuors et ensembles avec chœur bien délimités. L’ouvrage est situé entre l’opéra-comique mozartien, qu’il prolonge, et le grand opéra romantique, qu’il annonce. Il évolue ainsi de la comédie, avec l’intrigue du premier acte entre Marzelline, Jaquino, Rocco et Fidelio - en réalité Leonore, déguisée en homme pour sauver son époux Florestan -, au drame politique dans le second acte. Le livret n’explicite pas les raisons pour lesquelles les prisonniers sont détenus, mais la musique de Beethoven affirme sans ambiguïté qu’il s’agit de motifs illégitimes.
Fidelio montre un compositeur qui a mis toute sa confiance dans les valeurs de la fraternité et de l’amour conjugal, dans le triomphe du bien et du bon droit. Il peint des personnages presque caricaturaux. La poignante Leonore est un des rares personnages féminins qui, dans l’histoire de l’opéra, soit non pas une victime mais le moteur de l’action. De ce seul fait, Fidelio est un drame de chair, loin de toute abstraction. Fidelio livre quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de l’opéra allemand, avec, au premier chef, le chœur des prisonniers recouvrant la liberté.
Beethoven gardera toute sa vie un profond attachement[...]
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