On appelle eugénisme (du grec eu, « bon », et genos, « naissance ») un ensemble de recherches et de pratiques qui ont pour but, selon Francis Galton (l’inventeur du mot en 1883), d’améliorer la lignée humaine en donnant les moyens aux individus « les meilleurs » de s’imposer à ceux dont les « aptitudes » leur seraient inférieures.
Les positions eugénistes de Galton reposent sur un mélange d’hérédité et de sélection selon la théorie de l’évolution, à ceci près[...]
Les dérives criminelles de la pensée eugénique
L’eugénisme recherche donc l’amélioration génétique de la « race humaine », en éliminant les sujets jugés inaptes, et en stérilisant ceux qu’on estime porteurs de caractères néfastes. Il suppose l’idée d’une transmission génétique de ces caractères, qu’il faut interrompre pour éviter la « dégénérescence » du groupe, et l’idée de races supérieures, qu’il faut sélectionner, protéger et promouvoir.
La pensée eugénique a profondément infiltré le milieu médical occidental de la première moitié du 20e siècle, avec l’intention initiale de limiter les maladies mentales et la délinquance : des lois sur la stérilisation des malades mentaux et des criminels ont été promulguées dans de nombreux pays. On a également tenté de contrôler les mariages.
De manière infiniment plus dramatique, la pensée eugénique[...]
Nécessité d’une législation contraignante
La Seconde Guerre mondiale a donné un coup d’arrêt à la plupart des législations eugéniques. Cet arrêt fut cependant progressif : ainsi, la stérilisation des malades mentaux demeura légale en Suède jusqu’en 1976. En France, selon le Code pénal, « le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de 30 ans de réclusion criminelle », à perpétuité si le crime est réalisé en bande organisée. L’interdiction est donc catégorique.
Cependant,[...]
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