DÉVELOPPEMENT FŒTAL

Nous savons que l’embryon se développe et que le nouveau-né, qu’il soit de poisson, d’oiseau ou d’homme, est un être complet, pas forcément mature, mais avec tous ses organes. [...]

Préformation et épigenèse : des théories opposées

En l’absence de connaissances sur le rôle des gamètes et de la fécondation dans la naissance d’un nouvel organisme, on rend compte du développement de l’embryon par des théories issues des pensées religieuse et philosophique. Pour Aristote (vers 350 av. J.-C.), l’embryon se construit au fur et à mesure à partir de l’apport, nécessaire mais de nature inconnue, du mâle et de la femelle : on parle d’épigenèse.

Cette idée dominante est battue en brèche par l’Église catholique à la fin du 16^e siècle : Dieu étant créateur de toutes choses, il l’est nécessairement des enfants. La découverte, grâce au microscope, des ovules et des spermatozoïdes, donne corps à cette théorie dite « préformationniste » : un petit d’homme se trouve caché dans le spermatozoïde ou dans l’ovule. Mais dans lequel ? L’essentiel viendrait soit de l’homme, soit de la femme, l’autre sexe se bornant soit à héberger l’embryon, soit à accepter la seule influence de la[...]

Le triomphe de l’embryologie évolutionniste

À ce moment, l’ embryologie devient expérimentale. Les savants allemands, en particulier Karl von Baer et Ernst Haeckel, mènent des recherches. Grâce aux progrès de la microscopie et à la connaissance des tissus qui composent l’organisme, Karl von Baer démontre l’apparition chez l’embryon de 3 types de tissus (feuillets), dont dérivent tous les autres. La préformation a vécu. Karl von Baer démontre que les premiers stades du développement sont les mêmes chez tous les vertébrés. Cette idée est reprise en 1866 par Ernst Haeckel : alignant sur une même figure les différents stades du développement des vertébrés, il interprète les ressemblances dans le sens de l’ évolution à partir[...]