Les universités sont des organisations d’enseignement supérieur. Elles doivent leur[...]
L’université avant la Révolution
Les premières universités naissent aux XIIe et XIIIe siècles, à Bologne (Italie), à Paris (la Sorbonne), à Oxford et à Cambridge (Angleterre) au sein de l’Église catholique. À ce moment, l’enseignement prend son indépendance par rapport aux évêques, qui dirigeaient les écoles attachées à leurs cathédrales. Les statuts accordés par la papauté protègent en effet les universités des autorités religieuses et civiles locales. Le terme « université » lui-même désigne la communauté formée par les étudiants et par les professeurs. Dans les pays germaniques, des universités sont créées à Heidelberg, Cologne, Tübingen, aux XIVe et XVe siècles, souvent à l’initiative des princes.
Les matières enseignées dans les facultés sont essentiellement le trivium des « arts libéraux » (grammaire, rhétorique, dialectique), la théologie, le droit, la médecine (à Montpellier, par exemple). Les dominicains Albert le Grand ou Thomas d’Aquin enseignent tous deux durant une partie de leur vie à la Sorbonne (Paris), le franciscain[...]
L’université du XIXe au XXIe siècle
En France, un décret révolutionnaire de 1793 supprime toutes les anciennes universités et confie l’enseignement supérieur à de grandes écoles : la future École polytechnique, le Conservatoire des arts et métiers, l’École de médecine et le Muséum d’histoire naturelle. Napoléon crée une « université » par académie : un organisme qui centralise les niveaux d’enseignement (secondaire et supérieur). Il met en place des facultés (centres d’enseignement supérieur, dédiés à une discipline) sans lien les unes avec les autres. À l’origine, les facultés ne sont pas des lieux de recherche. Elles se préoccupent surtout de faire passer le baccalauréat et les examens ; elles ne délivrent de véritables cours qu’à partir des années 1870, pour les candidats au professorat. Puis elles deviennent des centres d’enseignement. En 1875, une loi autorise la création de facultés catholiques.
Le système change peu jusqu’à la crise de mai 1968, qui coïncide avec un accroissement sans précédent du nombre des étudiants (de 166 000 en 1950 à 440 000 en 1968). Pour y répondre, le ministre de l’Éducation nationale, Edgard Faure, crée de véritables universités pluridisciplinaires : il est possible aux étudiants de suivre des enseignements complémentaires, dans d’autres disciplines que la leur. Les facultés sont supprimées. Les universités sont dotées d’une certaine autonomie de gestion et de conseils où siègent enseignants, étudiants[...]
Les problèmes de l’université
Dans une société hautement technique où la formation est un enjeu essentiel, de nombreux sujets sont en débat aujourd’hui à propos de l’université : l’articulation de l’enseignement et de la recherche, l’intégration éventuelle des grandes écoles au système universitaire, l’insuffisance du financement des universités et le montant des droits d’inscription des étudiants, l’absence de sélection à l’entrée à l’université, le degré d’autonomie des établissements...[...]
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