Albert Camus fut un écrivain et philosophe français du XXe siècle. Il fut également un intellectuel engagé pour la défense des valeurs morales, dans une époque marquée par la[...]
Un témoin de son temps
Albert Camus naît le 7 novembre 1913 dans le village de Mondovi au nord-est de l’Algérie. Il passe son enfance à Alger dans une famille modeste, auprès de sa mère qui est veuve, son père étant mort au début de la Grande Guerre, en 1914. Grâce à une bourse et au soutien de son instituteur, il accomplit de solides études au lycée d’Alger puis à l’université, mais doit renoncer au métier de professeur en raison d’un début de tuberculose.
Camus occupe divers petits emplois, avant de collaborer au journal Alger républicain et de fonder une troupe de théâtre, tout en écrivant des nouvelles et des essais. Il publie notamment les récits qui composent L’Envers et l’endroit (1937), où s’affirme déjà le sentiment de la solitude de l’homme face au monde. Deux ans après, il fait paraître Noces (1939), un essai où la célébration des paysages méditerranéens se mêle à la réflexion philosophique. Réformé pour raisons de santé en 1939, sans emploi, Camus quitte Alger l’année suivante pour Paris où il poursuit son activité de journaliste à Paris-Soir, puis à Combat. Il publie son premier romanL’Étranger (1942), suivi de l’essai philosophique Le Mythe de Sisyphe (1942) sur le thème de l’absurde. Dans ces deux livres, il s’agit pour lui de témoigner de l’angoisse qu’éprouve l’individu qui se sent égaré dans un monde dont le sens lui échappe.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Camus joue un rôle très actif dans la Résistance, au sein du mouvement Combat. Pendant cette période, il fait jouer une de ses pièces de théâtre écrite quelques années plus[...]
Le cycle de la révolte
L’œuvre de Camus témoigne d’un combat incessant entre le bonheur et la mort, entre les forces de vie - la lumière, le soleil, la beauté, la fraternité - et les manifestations du mal - l’injustice, le mensonge, la souffrance, l’oppression. C’est la perception d’une telle opposition qui fait naître chez l’auteur le sentiment de l’absurde. Celui-ci, à son tour, engendre un sentiment de révolte. On retrouve cette opposition notamment dans Noces et L’Étranger. Tandis que les paysages lumineux de Noces marquent un accord serein entre l’homme et le monde, cet accord est ignoré par Meursault, le héros de son roman L’Étranger, qui traverse sa vie sans la comprendre et devient criminel sans le vouloir.
Cette « confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde » (Le Mythe de Sisyphe) culmine avec La Peste, l’autre grand roman de Camus. Dans une allusion transparente à la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement à l’Occupation, le fléau qui ravage la ville d’Oran dans La Peste est une manifestation du mal et une victoire de la mort que seules des valeurs de solidarité et d’amour pourront[...]
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