Paul Verlaine fut un poète français de la deuxième moitié du XIXe siècle dont l’œuvre se[...]
Un prince des poètes
Paul Verlaine naît à Metz (Moselle) le 30 mars 1844 d’un père capitaine dans le génie militaire. À partir de 1851, il suit sa scolarité à Paris où la famille s’est installée, commence à écrire et obtient son baccalauréat en 1862. Tout en entamant des études de droit, il se met à fréquenter les milieux littéraires. En 1864, il prend un emploi dans l’administration, à l’Hôtel de Ville de Paris, alors que certains de ses poèmes paraissent dans des revues, peu avant que ne soit publié son premier recueil, Poèmes saturniens (1866). Après la parution de Fêtes galantes (1869), son deuxième recueil, il épouse Mathilde Mauté : sa vie conjugale s’avère très agitée et les échos se feront sentir, notamment à travers l’emploi de thèmes plus réalistes, dans La Bonne Chanson (1870). En 1871, ses positions en faveur de la Commune de Paris lui valent d’être destitué de son poste à l’Hôtel de Ville.
Cette même année, après avoir reçu une lettre admirative d’Arthur Rimbaud, de dix ans son cadet, Verlaine invite le jeune poète de Charleville à le rejoindre à Paris. La relation qui se noue entre les deux hommes précipite la dissolution du mariage de Verlaine et poussera bientôt Mathilde à demander la séparation et la garde de leur fils. Les deux poètes quittent Paris pour la Belgique, puis l’Angleterre[...]
Une poésie faite musique
L’œuvre de Verlaine est marquée par l’influence du poète français Charles Baudelaire. Elle est proche à la fois des mouvements du Parnasse et du symbolisme, notamment de Mallarmé.
Verlaine est le créateur d’une poésie très personnelle qui rompt avec la tradition et se caractérise par un mélange de légèreté, d’ironie, de sensibilité et de délicate tristesse. Cette tonalité serait due, selon lui, à sa naissance « sous le signe de Saturne », planète associée à la mélancolie, qui lui confère « Bonne part de malheur et bonne part de bile » (Poèmes saturniens). D’où cette interrogation sur lui-même et sur la succession d’infortunes qui l’accompagne.
L’incapacité à s’adapter à son environnement se révèle douloureuse :
« Il pleure dans mon cœur / Comme il pleut sur la ville ; / Quelle est cette langueur / Qui pénètre mon cœur ? » (« Il pleure dans mon cœur », Romances sansparoles).
Le poète se voit condamné à être incompris, « maudit », comme Verlaine l’écrit dans son essai, à l’origine de l’expression « poète maudit ». Il est conscient de ses erreurs et prisonnier de ses angoisses. Il cherche une consolation à travers un passé imaginaire, inspiré des fêtes galantes du XVIIIe siècle où les personnages de Pierrot et de Colombine jouent la comédie de l’amour, sans être dupes de l’illusion. Le refuge dans le rêve est un autre recours : « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant / D’une femme inconnue et que j’aime, et qui m’aime » (« Mon rêve familier », Poèmes saturniens).
Ce réel douloureux ne permet pas qu’on hausse la voix : la poésie de Verlaine sera donc une « chanson douce[...]
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