Arthur Rimbaud est un poète français de la fin du XIXe siècle. Bien qu’il n’ait consacré que quatre ans de sa vie à la littérature (ses années d’adolescence), il a fortement renouvelé l’écriture poétique, par son souci d’inventer un langage capable d’explorer de nouveaux[...]
Une prodigieuse précocité
Arthur Rimbaud naît le 20 octobre 1854 à Charleville (Ardennes) où il accomplit une brillante scolarité. Dès sa quinzième année, il commence à écrire des poèmes en latin et en français. Il les soumet à ses professeurs, notamment au jeune Georges Izambard, son professeur de rhétorique, qui le soutiendra et le conseillera. Certains de ces poèmes sont publiés dans de petites revues. En 1870, alors que la France entre en guerre contre la Prusse, l’adolescent, en rébellion contre sa famille et la société de Charleville, fait plusieurs fugues à Paris. Cette année marque aussi le début du génie poétique de Rimbaud. En 1871, il écrit les « Lettres du voyant » (adressées au poète Paul Demeny) dans lesquelles il exprime sa manière de voir la poésie : « Le poète est vraiment voleur de feu. » Il recherche l’inconnu par un art de la rupture poétique fondé sur « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
En septembre 1871, apportant avec lui le poème « Le Bateau ivre », Rimbaud s’installe à Paris. Il habite d’abord chez le poète Paul Verlaine qui l’a invité par lettre à le rejoindre.[...]
« Il faut être absolument moderne »
Durant sa courte vie, Rimbaud n’a consacré que quatre années à la poésie et publié un seul livre, Une saison en enfer (1873).
Ses premiers poèmes furent confiés en 1870 à son ami poète Paul Demeny qui les a recueillis dans un ensemble appelé parfois Les Cahiers de Douai. Leur versification est encore assez classique et régulière, Rimbaud utilisant notamment la forme du sonnet et la composition en alexandrins. Cependant, ils surprennent, voire choquent, par leur satire féroce de la guerre, de la province et des institutions. Certains sont devenus célèbres :
- « Ma Bohème » et « Sensation » qui évoquent le libre vagabondage du fugueur ;
- « Le Dormeur du val » et « Le Mal » inspirés par la guerre franco-prussienne ;
- « Roman » dont l’incipit « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » retentit comme une devise de l’adolescence.
« Voyelles », un autre célèbre sonnet de Rimbaud écrit en 1871, associe quant à lui les lettres de l’alphabet aux images du monde et aux produits de l’imagination. À la même époque, « Le Bateau ivre » est un long poème, écrit en alexandrins et distribué en quatrains. Il peut être lu comme une métaphore des attentes du poète s’aventurant dans des zones inaccessibles (« Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir »), et de sa désillusion finale (« Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. »).
La deuxième partie de l’œuvre de Rimbaud est plus libre dans la forme. Une saison en enfer est composé de neuf textes écrits dans une prose rythmée, cadencée ou heurtée.[...]
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