Le merveilleux constitue une tonalité ou un registre propre à certaines œuvres qui échappent au réel pour se situer dans le surnaturel, l’étrange, le féerique.
Le mot vient du latin mirari (« s’étonner »). Il traduit une réaction de surprise face à des éléments ou des situations peu vraisemblables. À la différence du fantastique, soucieux de justifier l’irruption de l’irrationnel, le merveilleux suppose un « irréel accepté » qui n’a nul besoin d’être expliqué. Nous entrons dans un monde étrange par l’intermédiaire, parfois, d’une formule arbitraire : « Il était une fois… » ; « Du temps que les bêtes parlaient… ». Nous ne saurons jamais pourquoi les Sirènes disposaient d’un pouvoir enchanteur sur les marins et menaçaient Ulysse (Homère, L’Odyssée). Nous ne saurons pas pourquoi la lampe d’Aladin peut faire apparaître un génie ( Les Mille et Une Nuits), et la marraine de Cendrillon transformer une citrouille en carrosse (Perrault, Cendrillon). Pareillement, dans l’espace du merveilleux, une fillette peut passer de l’autre côté du miroir (Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles), un pantin de bois se mettre à parler et à courir (Les Aventures de Pinocchio de Collodi).
Le territoire privilégié du merveilleux est le conte, récit imaginaire qui nous place dans un univers abstrait où les lieux sont vagues (un château, une forêt, une masure…), les personnages peu caractérisés (le roi, le paysan, la petite fille pauvre, la fée, l’ogre…), les intrigues schématiques, même si le merveilleux peut jouer avec la peur ou comporter une leçon morale. Le merveilleux exploite des thèmes ou motifs traditionnels : la possession d’un don particulier (être invisible, pouvoir se métamorphoser, agir à distance…) ; la réalisation[...]
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