Le merveilleux au cinéma
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En 1946, Jean Cocteau adapte au cinéma La Belle et la Bête. Réalisé avec un soin extrême, dans les décors et les costumes, notamment, le film met en œuvre une conception originale du merveilleux.
Pour adapter La Belle et la Bête, le célèbre conte de Marie-Jeanne Leprince de Beaumont, la solution la plus évidente semble être de déréaliser l'ensemble. Jean Cocteau s'en garde bien. Son souci du détail, significatif, gracieux ou touchant, montre que le cinéma, pour être authentiquement merveilleux, ne doit surtout pas abandonner ses prétentions au rendu réaliste du monde. Le monde de ce film est féerique, mais Cocteau refuse tout trucage de laboratoire et ne s'autorise que ceux qu'on peut réaliser au tournage (ralenti, tournage à l'envers) et, bien sûr, ceux qui résultent du montage.