Le 26 avril 1986, le réacteur no 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à 100 kilomètres au nord-ouest de Kiev, en Ukraine (qui faisait alors partie de l’URSS), explosa. Il libéra dans l’atmosphère un nuage radioactif pendant dix jours. L’iode 131 et le césium 137 (qui a une demi-vie d’environ 30 ans) étaient les principaux éléments radioactifs relâchés.
Les radiations émises furent 100 fois supérieures à celles qui ont accompagné les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki cumulées. Plus de 600 000 soldats et fonctionnaires (qu’on appela par la suite les « liquidateurs ») furent envoyés sur place juste après l’explosion pour neutraliser le réacteur et enterrer les déchets contaminés. 237 d’entre eux furent hospitalisés et 32 décédèrent.
Après plusieurs jours de silence absolu, les autorités soviétiques procédèrent à l’évacuation de plus de 100 000 personnes, définissant une zone d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale. En fait, c’est une région beaucoup plus vaste, s’étendant jusqu’en Biélorussie et en Russie, qui a subi d’importantes retombées radioactives.
En 1989, on établissait qu’un cinquième de la Biélorussie était contaminé, et 400 000 habitants furent déplacés. À la fin de l’année 2000, le dernier réacteur encore en service était arrêté, et la centrale Tchernobyl définitivement fermée, les autorités ukrainiennes ayant obtenu des Occidentaux 2 milliards de dollars pour neutraliser et enterrer les réacteurs.
Aujourd’hui, 4 millions de personnes vivent toujours dans des régions reconnues contaminées. Les estimations concernant le nombre de victimes de la catastrophe sont très diverses et controversées. Elles vont de 32, pour certains experts des Nations unies, à 15 000, selon des scientifiques ukrainiens. Mais le nombre de cas de cancers détectés ne fait qu’augmenter, et en particulier chez les enfants.
La catastrophe de Tchernobyl et celle de Fukushima-Daiichi - qui a eu lieu en mars 2011 au Japon - sont les deux plus graves accidents de l’histoire de l’énergie nucléaire. Ces deux accidents ont d’ailleurs été classés au niveau 7 (le plus haut niveau de gravité) sur l’échelle internationale des événements nucléaires, ou échelle INES (International Nuclear Event Scale).
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