Le Burkina Faso, qui signifie « le pays des hommes intègres », est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest. Il est entouré au nord par le Mali, à l’est par le Niger, au sud par le Bénin,[...]
Géographie du Burkina Faso
Un cadre physique marqué par de faibles altitudes
Le territoire du Burkina Faso offre des reliefs peu marqués. Le Plateau central couvre les trois quarts du pays ; le paysage y est le plus souvent plat, quoique parsemé de quelques[...]
Le climat et la végétation d’un pays de zone tropicale sèche
Le pays est globalement marqué par la chaleur et l’aridité, avec des nuances du nord au sud. Au Nord, la zone sahélienne est la plus sèche ; on y trouve de la steppe, parsemée d’arbustes, voire des dunes (près d’Oursi). Le Centre est le domaine de la savane, née des défrichements ; elle devient peu à peu plus arborée (acacias, baobabs, karités…) en allant vers le sud. On trouve même des galeries forestières dans[...]
Une population très jeune et multiethnique
Le Burkina Faso connaît une croissance démographique forte : le temps de doublement de la population est de seulement vingt-huit ans, et les moins de quatorze ans comptent pour 44 % de son total. Les habitants du pays sont appelés Burkinabè (mot invariable). Le réseau urbain est dominé par la capitale, Ouagadougou ; avec Bobo-Dioulasso, ville située au sud-ouest, elle concentre près des deux tiers de la population urbaine. Une part importante de celle-ci vit dans des quartiers informels (bidonvilles).
Si la croissance urbaine est rapide, la population burkinabè demeure principalement rurale (plus des deux tiers du total). Ainsi, le Plateau central est densément peuplé (jusqu’à 400 habitants/km²) ; on trouve aussi un maillage assez dense de villages plus à l’ouest, dans la région de Bobo-Dioulasso. En revanche, l’Est est peu peuplé. Quant aux vallées, elles sont longtemps demeurées répulsives car vectrices de maladies ([...]
Activité économique du Burkina Faso
Un pays toujours très pauvre
Le Burkina Faso est un des pays les plus pauvres du monde et l’Organisation des Nations unies (ONU) le classe parmi les 45 pays les moins avancés (PMA). L’indice de développement humain du Burkina Faso demeure faible (le pays était classé 184[...]
L’agriculture, pilier de l’économie
L’agriculture représente près de trois quarts des emplois mais seulement un tiers du PIB ; ces proportions sont en baisse. La production est principalement destinée aux agriculteurs eux-mêmes et au marché local : cette agriculture vivrière concerne principalement les céréales (sorgho, millet dans les régions les plus sèches du Nord), secondairement les[...]
L’industrie
Le secteur secondaire contribue pour 20 % dans le PIB national, mais la part de l’industrie manufacturière est très réduite, moins de 4 % en 2020. Elle consiste surtout dans la transformation des produits agricoles (coton, canne à sucre), dans l’industrie du textile et du cuir, mais demeure peu développée. En revanche, même si les ressources naturelles sont limitées, l’industrie minière prend une importance croissante (17 % du PIB). Les principales [...]
Les services
La moitié du PIB national provient du secteur des services (tertiaire). En dehors de l’administration publique et des transports, il s’agit souvent de petit commerce dont une large part, bien qu’en recul, est non déclarée. Le pays dispose d’un important potentiel touristique, avec des réserves et des parcs naturels (Nazinga, Arly, W). Le patrimoine culturel comprend de nombreux villages traditionnels remarquables[...]
Histoire du Burkina Faso
L’histoire précoloniale du Burkina Faso
Le territoire de l’actuel Burkina Faso a été peuplé dès la préhistoire, d’abord par des chasseurs-cueilleurs nomades puis (vers 3000 av. J.-C.) par des agriculteurs sédentaires. Les Nyonyonse en sont les premiers habitants connus. Ils se sont mêlés ensuite aux Mossis, qui seraient arrivés probablement du nord du Ghana actuel au XVe siècle. Cette origine se lit dans la tradition de la princesse Yennenga qui, partie à cheval vers le nord, aurait enfanté Ouedraogo (« étalon »), fondateur du premier royaume mossi à Tenkodogo. Des descendants de celui-ci auraient ensuite fondé les royaumes de Wogodogo (Ouagadougou), Yatenga et Gourma. Le premier, dirigé par le Moogo Naaba (Moogo désignant le pays mossi, et naaba signifiant « chef »), est le plus puissant. Son organisation centralisée en fait un État stable et protégé des menaces extérieures[...]
Le Burkina Faso à l’époque coloniale
Dans la foulée de la conférence de Berlin qui fixe les conditions d’un partage de l’Afrique, les Européens lancent dans la région des expéditions dites scientifiques (capitaine Louis-Gustave Binger, 1887-1889). À la toute fin du siècle, la France exploite les menaces extérieures et les querelles internes et impose des protectorats aux différents royaumes. À Ouagadougou, le Moogo Naaba Wogbo est contraint de s’exiler, la ville est prise et dévastée en 1896 par les officiers coloniaux Voulet et Chanoine. Le nouveau Moogo Naaba signe en 1897 un traité qui fait passer l’ensemble du pays mossi sous protectorat français. Ce traité satisfait aussi l’ambition du Moogo Naaba d’Ouagadougou d’avoir autorité sur tous les Mossis, même si des résistances se poursuivent.[...]
L’indépendance du Burkina Faso
À l’issue d’un processus négocié avec la France, la Haute-Volta, république depuis 1958 dans le cadre de la Communauté française, proclame son indépendance le 5 août 1960. Le premier président, Maurice Yaméogo, est à la tête d’un régime autoritaire et corrompu. L’annonce d’un plan d’austérité provoque en 1966 de grandes manifestations et l’armée prend le pouvoir. Le nouveau président, le général Sangoulé Lamizana, fait alterner phases d’ouverture démocratique (multipartisme) et repli autoritaire, dans un contexte de grave crise socio-économique (sécheresse au Sahel). Trois coups d’État militaires se succèdent ensuite entre 1980 et 1983, année où le capitaine Thomas Sankara devient chef de l’État.
Sankara, d’inspiration marxiste, souhaite engager une « révolution démocratique et populaire ». Il entend mettre fin à la corruption et, en 1984, le pays est renommé Burkina Faso (du moré Burkina qui signifie « homme intègre » et du dioula Faso, « pays »). Il recherche une véritable indépendance, qui implique l’autosuffisance alimentaire. Le sol et le sous-sol sont nationalisés, les terres sont redistribuées dans le cadre d’une réforme agraire ; un reboisement est aussi engagé. Des mesures sociales sont mises en œuvre : des écoles et des dispensaires[...]
Vie politique et institutionnelle du Burkina Faso
Une vie politique menacée par le djihadisme
Après une période de transition, Roch Marc Christian Kaboré est élu président en 2015 et réélu en 2020. Certains progrès sont enregistrés (démocratisation, travaux d’infrastructures et d’équipement), mais Kaboré est impuissant face à l’emprise des terroristes djihadistes (groupes[...]
Des institutions de transition
Deux coups d’État militaires se succèdent en 2022 : le premier renverse le président Kaboré, le second porte au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré. Le nouveau président de transition rompt avec la France, se rapproche de la Russie et forme l’Alliance des États du Sahel avec les régimes militaires du Mali et du Niger où des coups d’État ont[...]
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