Beaumarchais
Leemage/ Corbis/ Getty Images
Beaumarchais fut un auteur de théâtre français du XVIIIe siècle dont la renommée est étroitement rattachée à deux comédies innovantes qui se font suite, Le Barbier de Séville[...]
« Auteur dramatique par amusement »
Pierre-Auguste Caron naît le 24 janvier 1732 à Paris d’un père horloger. Après de courtes études, il apprend le métier de son père et invente un procédé d’horlogerie permettant de réduire la taille des montres. En 1756, il épouse une riche veuve qui lui apporte le nom de Beaumarchais. Il rédige des « parades » (farces populaires) et devient professeur de harpe des filles de Louis XV. Puis il achète une double charge de Secrétaire du Roi et de Lieutenant des chasses qui lui permet d’être anobli. Devenu veuf, il commence à écrire pour le théâtre, se lie d’amitié avec le financier Pâris-Duverney et accomplit un long voyage d’affaires en Espagne. À son retour, il fait jouer à la Comédie-Française un premier drame, Eugénie (1767), et se marie une seconde fois. De nouveau veuf en 1770, il perd également son ami[...]
La trilogie de Figaro
Beaumarchais doit sa renommée à deux chefs-d’œuvre universels : Le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro. Ces deux premiers volets d’une trilogie sont complétés par un épilogue, La Mère coupable (1792).
Le Barbier de Séville, sous-titré La Précaution inutile, met en scène cinq personnages principaux. Rosine est une jeune orpheline séquestrée par son tuteur, le vieux Bartholo, qui souhaite l’épouser. Elle est surveillée par Bazile, un maître de chant stupide. Le jeune comte Almaviva, amoureux de Rosine, projette de l’enlever et va se faire aider par son ancien valet, l’intrigant Figaro, autrefois barbier dans la ville. Proche de L’École des femmes de Molière, le sujet de la pièce est assez conventionnel. Sa réussite tient davantage à la savante exploitation des ressources théâtrales (déguisements, quiproquos, malentendus, tirades, jeux verbaux), à la variété des personnages (le barbon ridicule, le conseiller mauvais génie, les jeunes premiers sympathiques) et au rôle de Figaro. Valet débrouillard héritier de la commedia dell’arte, il est l’homme-orchestre de cette mystification endiablée : « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer » (acte I, scène 1). Par ailleurs, le succès de la pièce dépend aussi de sa portée critique : Beaumarchais y évoque franchement les mariages arrangés, l’arrogance des puissants, la domination par l’argent, l’immoralité des vieillards.
Près de dix ans plus tard, Le Mariage de Figaro ou La Folle journée se montre encore plus audacieux. Le sous-titre met l’accent sur les nombreuses péripéties de cette comédie composée de quatre-vingt-douze[...]
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