George Orwell
Ullstein Bild/ Getty Images
George Orwell est l’un des plus célèbres écrivains britanniques du XXe siècle. Il est l’auteur d’essais, d’articles de presse[...]
Écrire pour témoigner
George Orwell, de son vrai nom Eric Arthur Blair, naît le 25 juin 1903 à Motihari, en Inde, alors colonie britannique, où son père est fonctionnaire de Sa Majesté. Revenu dès 1904 au Royaume-Uni avec sa mère et sa sœur, le jeune Eric entame un parcours scolaire assez brillant dans des établissements renommés, non sans traumatismes marquants et même fondateurs : l’expérience de l’internat lui est douloureuse et il ressent une humiliation à être boursier (sa famille est bourgeoise mais désargentée), au milieu d’élèves de milieux très favorisés. Deux désirs l’habitent : devenir écrivain et retourner en Asie. C’est pourquoi, à l’âge de dix-neuf ans, le jeune homme s’engage dans la police impériale britannique en Birmanie. Toutefois, il découvre là-bas la dureté de l’oppression coloniale et démissionne en 1927. Revenu en Angleterre, il souhaite se consacrer dorénavant à l’écriture.
Ses premières productions ne rencontrent pas le succès. Orwell s’oriente alors vers un projet d’écriture documentaire sur les plus pauvres, et connaît pendant plus de dix-huit mois une expérience singulière en partageant le quotidien des clochards, des vagabonds, de tous les délaissés du système, à Londres ainsi qu’à Paris, où il séjourne quelque temps. Tandis qu’il vit lui-même très modestement de petits emplois, il publie en 1933 Dans la dèche à Paris et à Londres avec, pour la première fois, le pseudonyme de George Orwell. Il publie ensuite LeQuai de Wigan, en 1937, un documentaire qui porte[...]
De la fable politique au roman dystopique
L’œuvre de George Orwell, autant ses essais, ses articles que ses romans, est marquée par un fort engagement en faveur des valeurs humanistes. Pour autant, l’écrivain refuse de s’enfermer dans une quelconque idéologie et certaines de ses positions évoluent selon les réalités qu’il observe. Ainsi, ses écrits sont traversés par la répulsion à l’égard de tout totalitarisme comme de l’impérialisme, de toute forme d’exploitation et de domination de l’homme par l’homme. Révolté par l’injustice sociale, il manifeste une passion pour la liberté et pour l’égalité entre tous les êtres. Cette révolte le conduit à adhérer un temps aux idéaux communistes, qu’il rejette ensuite pour embrasser plutôt la cause socialiste. Impopulaire à droite parce que de gauche et détesté par certains de gauche parce qu’il dénonce le communisme, Orwell apparaît politiquement comme un penseur iconoclaste. De même, résolument pacifiste avant la guerre, il choisit pourtant ensuite, en réaction au péril fasciste, la voie de l’engagement patriotique. Son essai Le Lion et la Licorne (1941) expose bon nombre de ces idées.[...]
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