Plantu, dessinateur de presse
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Le nom de Plantu est associé à la une du journal Le Monde. Il y révèle sa vision non conformiste de la politique. Sa vocation ne s'est pas imposée tout de suite. Jean Plantureux quitte la faculté de médecine pour suivre des cours de bande dessinée à Bruxelles. Dès le début des années 1970, il propose quelques dessins à différents magazines dont Bonne Soirée, Pariscope, 20 Ans. Lecteur passionné du Monde, il y publie son premier dessin le 30 octobre 1972. Il est également présent dans Le Monde diplomatique, Terre des hommes, Croissance des jeunes nations, L'Étudiant. En 1985, le dessin d'humour s'impose à la une du quotidien Le Monde.
Le dessin de presse apporte une compréhension immédiate des faits de l’actualité. Plantu crée des dessins à la fois simples et très efficaces : la lecture humoristique résulte de la confrontation de 2 sens des mots différents appliqués à l'événement politique. Par exemple, le dessin du 29 mai 1985 évoque la tragédie de la Coupe d'Europe de football au stade du Heysel à Bruxelles, où 38 personnes trouvèrent la mort et 140 furent blessées. L’événement est retransmis par la télévision dans un Beyrouth en ruines dû à la guerre civile ; ce spectacle suscite la remarque suivante de l'un des combattants en armes : « Mais où vont-ils chercher toute cette violence ? »
Qu'il s'agisse d'images connues (la vague d'Hokusai sur laquelle surfe un skieur des jeux Olympiques de Nagano) ou de formules familières (« Passe ton bac d'abord ! », clament des parents désemparés en réponse aux attentes humanitaires de leur enfant), cet assemblage d’éléments différents provoque une signification incongrue et néanmoins pertinente. Plantu constate : « Je profite de l'image du Monde. La force de mon dessin, c'est qu'il est entouré de gris et de sérieux. »
