La transfusion de sang d’un homme à un autre, voire d’un animal à l’homme, a toujours été une tentation pour les médecins confrontés à une perte de sang importante ou à une anémie. Les nombreux accidents qui survenaient, parfois mortels, ont fait interdire la pratique de la transfusion sanguine jusqu’au début du 20e siècle.
C’est le biologiste autrichien Karl Landsteiner qui identifia, en 1900, le système des groupes sanguins, dit ABO, dont la compréhension a permis la reprise des transfusions. Il se servit de sérums et de globules rouges (hématies) prélevés chez différents sujets et examina l’effet de chaque sérum sur tous les échantillons d’hématies : le sérum d’un sujet ajouté au sang d’une autre personne, soit forme des agrégats bien visibles ( c’est une agglutination), soit laisse le sang limpide. Sur la base de cette simple réaction d’agglutination, Karl Landsteiner a pu classer les hématies en 3 groupes (A, B et O) et les sérums en antisérums anti-A et anti-B. Une année plus tard, un groupe AB fut identifié, reconnu par les anticorps anti-A et anti-B. Le groupe O, qui n’est reconnu ni par anti-A ni par anti-B, est présent chez 46 % de la population, A chez 42 %, B chez 9 % et AB chez 3 %.
L’ existence de groupes sanguins incompatibles avec le sérum du receveur expliquait les accidents de transfusion sanguine : les anticorps du receveur agglutinaient les hématies du donneur. On put reprendre les transfusions en 1911, après que le typage des groupes sanguins fut devenu fiable.
Dans la transfusion de sang, on tient compte des anticorps présents chez le receveur[...]
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