Empire byzantin
Encyclopædia Universalis France
L’Empire byzantin est un empire gréco-oriental chrétien, qui a existé de 395 à 1453. Appelé aussi Empire romain d’Orient,[...]
Naissance et essor de l’Empire byzantin
En 395, à la mort de l’empereur Théodose Ier, l’Empire romain est divisé entre ses deux fils. À l’est, l’Empire romain d’Orient, ou Empire byzantin, s’étend, au Ve siècle, sur une large partie orientale du bassin méditerranéen. Il comprend alors les Balkans au sud du fleuve Danube, l’Asie Mineure, le nord de la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, l’Égypte et la côte de la Libye. L’Empire byzantin résiste aux invasions des peuples Goths et Huns en leur concédant des territoires et des richesses. En revanche, à l’ouest, l’Empire romain d’Occident disparaît en 476 sous la pression des peuples dits « barbares » (venus de l’extérieur de l’empire).
art byzantin
© Bridgeman Images
Justinien Ier règne de 527 à 565 sur l’Empire byzantin, où l’idée de grandeur et d’unité de l’Empire romain reste vive. Avec l’aide de son général Bélisaire, Justinien s’efforce de donner à son empire les dimensions qu’avait autrefois l’Empire romain : il parvient à conquérir l’Italie du Nord, l’Afrique du Nord, le sud de l’Espagne, la Sicile et la Sardaigne. Ces victoires militaires et ces gains[...]
Crises et séparation de l’Empire byzantin avec l’Occident latin
L’embellie que constitue le règne de Justinien Ier ne survit pas à cet empereur. Quelques décennies après sa mort,[...]
Un territoire en évolution
De 610 à 641, Héraclius dirige l’empire. Afin d’avoir une armée solide et rapidement mobilisable sans avoir à payer des mercenaires, il crée un système de districts militaires appelés thèmes : des soldats-paysans y cultivent des terres qu’on leur a données et s’engagent en échange à accepter d’être mobilisés dans l’armée en cas de guerre. Grâce à ce système, les Avars et les Slaves, peuples qui menacent la frontière du Danube et la région des Balkans, sont repoussés. Au[...]
Des conflits autour de la religion
En matière de religion également, les Byzantins, qui ont maintenu la tradition chrétienne de l’Empire romain, se détachent peu à peu de ce modèle. L’évolution des pratiques et du dogme n’est pas sans provoquer des conflits.
La question des icônes en est un exemple. Les icônes, c’est-à-dire des images représentant Jésus ou des saints, se multiplient et sont vénérées par de plus en plus de fidèles. À partir de 726, une querelle éclate à ce sujet. Le culte des images est refusé par les empereurs, qui l’assimilent à de l’idolâtrie. Les icônes sont détruites et interdites : c’est ce qu’on appelle l’iconoclasme. En 843, le culte des icônes est finalement rétabli et accepté en étant soumis à certaines règles. La crise iconoclaste ne ralentit pas l’évangélisation des populations intégrées à l’empire. Pour faciliter la diffusion du message chrétien auprès de peuples ne parlant ni grec ni latin, les moines Cyrille et Méthode mettent au point un nouvel alphabet, l’alphabet cyrillique. Au IXe siècle, les Slaves sont ainsi convertis.
Au Xe siècle, et malgré les menaces persistantes des pays voisins et l’émergence d’un empire musulman qui s’étend de l’Asie centrale à l’Espagne[...]
Décomposition et disparition de l’Empire byzantin
À partir du milieu du XIe siècle, les Turcs Seldjoukides, venus d’Asie centrale et islamisés, conquièrent une partie de l’Asie Mineure, menaçant et affaiblissant l’empire. Malgré la vive hostilité que les Byzantins éprouvent envers les chrétiens occidentaux depuis le Grand Schisme, l’empereur Alexis Comnène (1081-1118) fait appel à eux pour l’aider à récupérer ses territoires perdus. En 1095, le pape Urbain II répond en appelant les chrétiens d’Occident à partir en croisade pour délivrer les chrétiens d’Orient et la Terre sainte de la domination musulmane.
La réussite de cette première croisade est pourtant suivie d’une nouvelle détérioration des rapports entre l’Occident et Constantinople. En effet, les territoires pris aux Seldjoukides par les croisés ne sont pas rendus à l’Empire byzantin comme cela était convenu. De plus, les Byzantins perdent le contrôle du commerce en Méditerranée au profit de Gênes et de Venise, qui installent des comptoirs sur les côtes orientales. Par conséquent, les Byzantins refusent de suivre les croisés vers la Palestine et, plus tard, d’acquitter les tributs, une somme d’argent qu’ils leur avaient promise. En 1204, la quatrième croisade est détournée[...]
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