Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

Une plante révolutionnaire : la pomme de la terre

Ce document est lié à l'article «  RÉVOLUTION AGRICOLE  ».

Quelques plantes « révolutionnaires », au premier rang desquelles la pomme de terre, ont joué un rôle important dans l’évolution des pratiques agricoles et alimentaires à la fin de l’Ancien Régime.

Originaire d’Amérique, la pomme de terre passe en Italie et en Espagne à la fin du 16e siècle, s'introduit en Angleterre, puis gagne l'Irlande. Dès le milieu du 17e siècle, elle est connue en Allemagne et, de là, se propage vers l'est, suivant les colonies allemandes qui s'enfoncent dans les pays slaves, et vers l'ouest, en Franche-Comté et en Alsace. Initialement âcre, sensible aux gelées tardives, elle s'intercale mal dans les assolements traditionnels. On lui reproche aussi de compromettre la culture du blé lorsqu'elle la précède. Les préjugés populaires, qui s'attardent jusqu'à la fin du 18e siècle, en font une nourriture bonne tout au plus pour les animaux et les miséreux : on l'accuse de donner la lèpre...

Sa culture ne se popularise en France, notamment grâce aux efforts du pharmacien et agronome Antoine Parmentier, qu'au moment où survient une grave disette (vers 1770). Toutefois, en 1789, la haute Auvergne et plusieurs parties de la Gascogne, du Languedoc et de la Bourgogne l'ignorent encore. La Bretagne est, curieusement, une des dernières provinces françaises à l'adopter. Pendant la Révolution française, c'est elle cependant qui atténue notablement les privations alimentaires en Europe occidentale. En Irlande, tout l'équilibre des subsistances est fondé sur sa culture et sa consommation. Insérée dans les rotations, elle devient une véritable éducatrice, annonciatrice de l'agriculture nouvelle, d'autant que l'élevage porcin s'en trouve fortement stimulé.

Classification

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Une plante révolutionnaire : la pomme de la terre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )