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Salammbô, de Gustave Flaubert (extrait) : une idole barbare

Avec le personnage de Salammbô, fille du suffète Hamilcar, vierge vouée au culte de la déesse Tanit, c'est la femme orientale et ses sortilèges que Gustave Flaubert veut peindre.

Sa chevelure, poudrée d'un sable violet, et réunie en forme de tour selon la mode des vierges chananéennes, la faisait paraître plus grande. Des tresses de perles attachées à ses tempes descendaient jusqu'aux coins de sa bouche, rose comme une grenade entrouverte. Il y avait sur sa poitrine un assemblage de pierres lumineuses, imitant par leur bigarrure les écailles d'une murène. Ses bras, garnis de diamants, sortaient nus de sa tunique sans manches, étoilée de fleurs rouges sur un fond tout noir. Elle portait entre les chevilles une chaînette d'or pour régler sa marche, et son grand manteau de pourpre sombre, taillé dans une étoffe inconnue, traînait derrière elle, faisant à chacun de ses pas comme une large vague qui la suivait.

Source : Gustave Flaubert, Salammbô, 1862 (extrait)



Pour citer l'article : « Salammbô, de Gustave Flaubert (extrait) : une idole barbare  », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/salammbo-de-gustave-flaubert-extrait-une-idole-barbare/

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