Le symbolisme, un univers à déchiffrer
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Les principes du symbolisme littéraire sont exposés dans un « Manifeste » que Jean Moréas publie dans Le Figaro du 18 septembre 1886. Il y reprend des thèmes que des poètes (Mallarmé, Rimbaud) ou des romanciers (Joris-Karl Huysmans) ont déjà abordés.
Les symbolistes de la fin du 19e siècle développent une idéologie et une esthétique que Baudelaire avait exposées 3 décennies plus tôt : défiance à l'égard du progrès et de la démocratie, rejet sans appel de l'imitation « qui se prosterne devant la réalité extérieure ». Et, du même coup, promotion de l'imagination, « reine des Facultés », culte du symbole, fondateur de toute création. C'est par la voie d'un art initiateur que le poète et l'artiste accèdent à l'absolu : Un sonnet des Fleurs du mal, « Correspondances », a rendu célèbre le spiritualisme de Baudelaire : celles-ci manifestent l'unité de la Création par des relations « horizontales » (dites synesthésiques) entre les différentes sensations – « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » – en même temps que par des relations « verticales » entre la matière et l'esprit.