Le madrigal du 14e siècle
Ce document est lié à l'article «
Le genre musical du madrigal qui devait si brillamment illustrer le 16e siècle musical, dont il reste l'une des caractéristiques, n'a d'autre lien avec celui du 14e siècle que le nom et un certain esprit unissant poésie et musique.
Le terme madrigale apparut pour la première fois au 14e siècle. C'était une forme de poésie profane dans laquelle le rôle de la musique était limité, soumis à l'expression verbale. L'apparition des premiers madrigaux correspondit à l'essor poétique pris en Italie dès la fin du 13e siècle, grâce à Pétrarque, Dante et Boccace, et répondit du même coup au goût inné des Italiens pour la mélodie et la virtuosité vocale.
À un poème de 2, 3 ou 4 strophes de 3 vers, comprenant chacun 7 ou 11 pieds et terminé par un ritornello (« ritournelle »), correspondait une composition musicale en 2 sections, l'une réservée aux strophes, l'autre, plus brève, au ritornello, un finale servant de conclusion. La polyphonie à 2 ou 3 voix, assez élémentaire puisqu'elle se réduisait le plus souvent à des quintes parallèles et à des unissons, laissait la primauté à la partie supérieure, très ornée et enrichie de nombreuses vocalises. Le plus ancien madrigaliste paraît avoir été Pietro Casella, ami de Dante, qui parle de lui dans un épisode du Purgatoire, mais dont aucune œuvre n'est conservée. Le madrigal connut sa plus grande vogue vers 1330-1340. Ceux qui ont contribué à sa création sont Giovanni da Cascia (dit Jean de Florence), Piero, ainsi que Jacopo da Bologna. Quant à l'organiste florentin Francesco Landini, il est considéré comme le « Machaut italien ».
Puis la mode du madrigal décrut rapidement, et il disparut de la musique durant tout le 15e siècle, avant de resurgir au 16e siècle sous une forme complètement différente.