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La scène shakespearienne

À l'époque de William Shakespeare, la présentation du spectacle sur une scène étroite, entourée de 3 côtés par le public, sans décors et sans jeux de lumière, sans rideau, situe la pièce dans un domaine théâtral particulier.

L'absence de décor facilite les changements de lieu, qu'on peut indiquer par des accessoires, des écriteaux ou des allusions dans le texte. Il en découle une grande flexibilité et aussi des rapports différents entre les données de l'espace et du temps. On évoque la traversée de la Manche par l'armée anglaise en un vers, et les troupes se trouvent à Harfleur. Le temps est comprimé, télescopé ou dilaté suivant les besoins de l'action. Il peut même y avoir 2 actions se déroulant à des vitesses différentes sans que cela gêne personne. La rapidité ou l'intensité de l'action ne permettent pas au spectateur d'être embarrassé.

Les costumes portés par les acteurs ont valeur de symbole. Le blanc s'oppose au noir, comme l'innocence au vice. Le « méchant » est, comme le mélancolique (Hamlet), de noir vêtu. Les vieillards ont une barbe blanche (Lear), les fantômes le visage enfariné, etc. De plus, le personnage perd sa personnalité initiale quand il change de costume au cours de la pièce : une mère ne reconnaît pas son fils sous un vêtement d'emprunt. Les costumes sont donc un élément très important de l'illusion dramatique.



Pour citer l'article : « La scène shakespearienne », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-scene-shakespearienne/

Ce document est lié à l'article SHAKESPEARE, William (1564-1616)