La Nausée, de Jean-Paul Sartre : un drame de l’existence
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La Nausée, le premier roman de Jean-Paul Sartre, est publié en 1938. L'ouvrage sera diversement accueilli, avant d'être traduit dans une trentaine de langues. On lui reprochera « la grossièreté de son vocabulaire », la complexité de ses analyses philosophiques. On le louera, au contraire, pour avoir procédé à des analyses qui « se situent au niveau de profondeur où se joue le drame de l'existence » (Maurice Blanchot).
La Nausée se présente comme un roman de la contestation et de la dérision de la culture et des valeurs bourgeoises. Son « héros », Roquentin, exilé à Bouville, petite ville normande dans laquelle on peut reconnaître Le Havre (Sartre, jeune agrégé de philosophie, y avait été nommé professeur en 1931), commence à rédiger son journal. Il y consigne les étranges changements d'humeur dont il est la proie. Il fait l'expérience d'une conscience solitaire qui, progressivement, se dépouille de ses illusions, se défait de ses attaches au monde et touche à l'existence pure. Alors le temps se disloque, les choses apparaissent dans leur inquiétante réalité brute.
