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La focalisation externe

Un exemple de focalisation externe. Extrait du Cousin Pons, d'Honoré de Balzac (1847).

Vers trois heures de l'après-midi, dans le mois d'octobre de l'année 1844, un homme âgé d'une soixantaine d'années, mais à qui tout le monde eût donné plus que cet âge, allait le long du boulevard des Italiens, le nez à la piste, les lèvres papelardes, comme un négociant qui vient de conclure une excellente affaire, ou comme un garçon content de lui-même au sortir d'un boudoir. C'est à Paris la plus grande expression connue de la satisfaction personnelle chez l'homme. En apercevant de loin ce vieillard, les personnes qui sont là tous les jours assises sur des chaises, livrées au plaisir d'analyser les passants, laissaient toutes poindre dans leur physionomie ce sourire particulier aux gens de Paris, et qui dit tant de choses ironiques, moqueuses ou compatissantes, mais qui, pour animer le visage d'un Parisien, blasé sur tous les spectacles possibles, exigent de hautes curiosités vivantes.

Source : Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847 (extrait)



Pour citer l'article : « La focalisation externe », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-focalisation-externe/

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