L’archéologie sous-marine
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L'archéologie sous-marine est une branche de l'archéologie générale. Les buts et les principes des fouilles sous-marines ne sont pas différents de ceux des fouilles terrestres. Mais les conditions de travail en milieu subaquatique amènent à définir des techniques propres à l'archéologie sous-marine, de même que la nature des sites découverts conduit les archéologues à approfondir l'étude de domaines neufs ou peu exploités.
La fouille sous-marine demande des moyens considérables et un personnel très qualifié. Elle est plus lente et plus coûteuse. Mais elle permet de recueillir des renseignements que l'archéologie terrestre ne fournit que très rarement. Ainsi, une épave comprend un ensemble de matériels (cargaison, objets d'usage courant à bord, agrès, coque) d’une même époque, alors que dans une fouille terrestre un niveau archéologique recouvre presque toujours une durée de plusieurs années. La restitution d'une coque de navire antique apporte à l'histoire de l'architecture navale et des techniques de navigation des données originales, et l'étude des cargaisons fournit des éléments neufs à l'histoire économique.
Les fouilles sous-marines sont conduites avec une rigueur égale à celle des chantiers terrestres. On ne peut considérer comme une véritable fouille sous-marine un simple travail de récupération d'objets au fond de la mer. La première tâche de l'archéologue qui fouille une épave sous-marine est de conserver, grâce à une série de documents graphiques et photographiques, une image exacte du site qu'il aura exploré. Ces documents permettent ensuite de reconstituer les relations entre chaque objet et de resituer la fouille par sa comparaison avec d'autres. Sur les vestiges de coque, la seconde tâche de l'archéologue sera de procéder aux observations nécessaires pour comprendre la technique de construction navale utilisée et la situer dans l'évolution de l'architecture navale.
Une épave sous-marine, si elle se trouve par au moins 15 mètres de fond ou dans une zone abritée, contient des objets beaucoup mieux conservés qu'un site archéologique terrestre. Les objets qui ont été immergés posent toutefois de difficiles problèmes de restauration : la conservation du bois gorgé d'eau demande des techniques très particulières. Les épaves, qui sont le plus souvent chargées d'amphores, suscitent l'intérêt d'amateurs d'objets antiques ou de trafiquants professionnels ; comme beaucoup de nécropoles, elles sont soumises à un pillage qu'il est encore plus difficile de réprimer sous l'eau que sur terre.