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Arlequin serviteur de deux maîtres, de Carlo Goldoni (extrait) : la tradition de la commedia dell’arte

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Dans l'Avis au lecteur qui introduit à sa célèbre pièce Arlequin serviteur de deux maîtres (1745), Carlo Goldoni se situe encore dans la tradition de la commedia dell'arte. Le texte doit laisser une large marge à l'improvisation des acteurs.

Quand je composai la présente comédie, en l’année 1745, à Pise, au milieu de mes occupations d’homme de loi, par divertissement et pour suivre mon génie, je ne l’écrivis pas telle qu’on la lit ici. À l’exception de 3 ou 4 scènes par acte, les plus intéressantes pour les rôles sérieux, tout le reste de la comédie était seulement indiqué, à la manière de ce que les comédiens appellent d’habitude un canevas ; c’est-à-dire un scénario rédigé, où tout en indiquant le sujet, la trame, le développement et la chute des tirades et des dialogues, je laissais aux acteurs la liberté de compléter l’ouvrage à l’impromptu, avec des mots bien choisis, des lazzi appropriés et des pointes brillantes. Cette comédie à l’impromptu fut en effet si bien exécutée par les acteurs qui l’ont créée que j’en fus enchanté : je crois volontiers qu’ils l’ont mieux ornée en improvisant que je n’aurais pu le faire en écrivant.

Source : Carlo Goldoni, Arlequin serviteur de deux maîtres, 1745 (extrait)

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Encyclopædia Universalis. Arlequin serviteur de deux maîtres, de Carlo Goldoni (extrait) : la tradition de la commedia dell’arte [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )