Viande de brousse
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Les prélèvements non autorisés de faune sauvage pour satisfaire le marché intérieur sont généralisés en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Océanie. La faune est surtout demandée pour sa chair, d'où l'expression – née en Afrique – « viande de brousse » qui qualifie ces prélèvements. Ces animaux peuvent aussi être chassés pour les marchés de la collection, de l'artisanat (peaux, griffes, cornes, défenses, œufs, plumes), des animaux de compagnie et de la pharmacopée (sang, foie, bile, peau…).
Si la destination première de la chasse est la viande, c'est en raison de l'exigence des besoins des populations locales en protéines animales. Ces besoins ne sont que peu couverts par l'élevage, ce qui explique un certain laisser-faire de la part des États. La viande de brousse représente 20 %, en moyenne (jusqu’à 75 % par exemple au Liberia), des protéines animales consommées dans plus de 60 pays. Elle est prélevée pour l'autoconsommation (chasse de subsistance) et surtout, aujourd’hui, pour les marchés de la viande et des organes (chasse commerciale). De 60 à 70 % de la faune sauvage retirée des forêts d'Afrique serait destinée à être vendus dans les centres urbains.
Le tonnage du marché de la viande de brousse est important. Il atteint 81 000 tonnes (soit 23,5 millions de vertébrés) pour l’Amazonie brésilienne et 150 000 tonnes pour l'ensemble du bassin de l'Amazone. En Afrique, les chiffres sont largement supérieurs : 4,9 millions de tonnes dans le seul bassin du Congo. La traduction financière des volumes prélevés est aussi significative : 190 millions de dollars pour l'Amazonie brésilienne, 75 millions de dollars au Sarawak (Malaisie) et quelque 2,5 milliards de dollars pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.