Tommie Smith et le « Projet olympique pour les droits de l’homme »
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L'« Olympic Project for Human Rights » (« Projet olympique pour les droits de l’homme ») est né dans les universités américaines en 1967. À l’occasion des jeux Olympiques de Mexico, en 1968, les Noirs américains voulaient protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis. L’athlète Tommie Smith fut l’un des principaux promoteurs du projet.
Dans les années 1960, les tensions raciales s'exacerbent aux États-Unis. Dans les universités, en Californie notamment, les athlètes noirs, dont Tommie Smith, deviennent des militants. Avec le sociologue afro-américain Harry Edwards, Tommie Smith et ses camarades de l'université de San Jose (Californie) élaborent l« Olympic Project for Human Rights » (« Projet olympique pour les droits de l’homme »), qui reçoit l'adhésion de la majorité des athlètes-étudiants noirs américains.
Après l’assassinat du pasteur Martin Luther King, le 4 avril 1968, les athlètes noirs multiplient les réunions : ils envisagent de boycotter les jeux Olympiques de Mexico. Finalement, ils décident de participer, mais aussi de protester durant ces Jeux.
Dans le village olympique, les amitiés se nouent, le badge « Olympic Project for Human Rights » est largement distribué : tous les athlètes noirs américains ou presque le portent, mais de nombreux Américains blancs, solidaires, l'arborent également.
Le 16 octobre 1968, sur le podium du 200 mètres, Tommie Smith (médaille d’or) et John Carlos (médaille de bronze), ainsi que Peter Norman (médaille d’argent), un Australien blanc, portent le badge « Olympic Project for Human Rights ». Au moment où l'hymne américain retentit, Smith et Carlos baissent la tête et lèvent un poing ganté de noir, le droit pour Smith, le gauche pour Carlos. Les images retransmises par la télévision font le tour de monde et l'impact médiatique est considérable. Smith et Carlos expliquent leur geste à la presse : « Nous protestons contre le sort fait aux Noirs, contre l'indignité dans laquelle ils sont tenus aux États-Unis. [...] Nous pouvons dire que nous ne représentons pas ici les États-Unis, mais le peuple noir des États-Unis. »