Répertoire du saxophone
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Les compositeurs de musique savante tarderont à utiliser le saxophone, dont s’empareront rapidement les jazzmen.
Werther de Jules Massenet (1892) offre un exemple de l'utilisation du saxophone dans le domaine lyrique. À partir des années 1920, l'alto est utilisé dans des œuvres importantes : orchestration par Maurice Ravel des Tableaux d'une exposition de Modest Moussorgski (1922), Concerto pour violon « À la mémoire d'un ange » d'Alban Berg (1935). Serge Prokofiev préfère le saxophone ténor pour son ballet Roméo et Juliette (1938). Le fameux Boléro de Ravel (1928) demande une section comprenant un sopranino, un soprano et un ténor. Luciano Berio consacre à l'instrument sa Sequenza IXb, pour saxophone alto (1981), Iannis Xenakis compose Xas, pour quatuor de saxophone (1987).
Dans le domaine du jazz, Barney Bigard jouait déjà dans l'ensemble de King Oliver dans les années 1920. De Coleman Hawkins, considéré par beaucoup comme l'inventeur du langage du saxophone moderne, on écoutera Body and Soul (1939). La sonorité « détimbrée » au doux vibrato de Lester Young est particulièrement évidente dans Shoe Shine Boy (au côté de Count Basie, 1936). Le « tube » Take Five de Paul Desmond (1959) est l'exemple d'un beau son « droit » d'alto. Dans le bop, Charlie Parker fait faire un grand pas à l'improvisation en bouleversant le langage harmonique (on écoutera Donna Lee, 1947). Il ne faut évidemment pas oublier le thème et le solo de Desafinado joué par Stan Getz (1962). Pour l'utilisation non conventionnelle de l'instrument, il faut mentionner le poly-instrumentiste Rahsaan Roland Kirk (1935-1977), par exemple dans Volunteered Slavery (1968-1969). Dans le morceau St. Thomas de l'album Saxophone Colossus (1956), Sonny Rollins rend hommage aux racines caraïbes du jazz. De John Coltrane, on retiendra My Favorite Things (1960) et sa déchirante interprétation au soprano. Le funk est illustré par les solos de saxophone alto de Maceo Parker dans l'album enregistré en public Life On Planet Groove (1993). Dans la pop musique, on retiendra la section de saxophones (deux ténors et deux barytons) et le solo de Lady Madonna des Beatles (1968) ainsi que le saxophone hurleur du titre Money dans l'album Dark Side of The Moon de Pink Floyd pour son énergie et son matériau mélodique simple.