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Quelques troubadours

Dans les pays d'oc, où s'épanouit la civilisation la plus raffinée, en Limousin, en Languedoc, en Provence, en Catalogne, l'art poétique des troubadours varie selon les tempéraments et les circonstances. Mais il se présente presque toujours comme une ambitieuse alchimie. Le poète cherche dans l'amour le secret d'une métamorphose qu'il croit nécessaire à l'homme.

Marcabru, de 1130 à 1140, formule dans un langage savant, tourmenté le malaise d'un pessimiste devant l'immoralité de ses contemporains. Ses poèmes portent la marque d'une crise d'adaptation entre l'individu (il était sans doute de condition modeste) et la haute société. À la même époque, Cercamon (œuvres de 1135 à 1145) élabore avec plus de sérénité les thèmes qui vont caractériser la chanson d'amour : éloge de la Dame, soumission et timidité de l'amant, lutte contre les médisants. Jaufré Rudel (1130-1170) pousse le raffinement du désir jusqu'à la rêverie de l'amour lointain et impossible. Bernard de Ventadour (1145-1180), fils de serviteur, a voulu surmonter par son mérite poétique la distance sociale qui le séparait d'une grande dame dont il était amoureux (Aliénor d'Aquitaine). Avec Arnaut Daniel (1180-1210), le travail du style aboutit à des prouesses techniques. Vers cette époque, on compte une quarantaine de troubadours assurant un magnifique rayonnement au lyrisme.



Pour citer l'article : « Quelques troubadours », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/quelques-troubadours/

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