Paavo Nurmi, le « Finlandais silencieux »
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L’athlète finlandais Paavo Nurmi remporta 5 médailles d’or aux jeux Olympiques de Paris, en 1924. Il fut le premier champion à s’entraîner aussi dur. Tout à sa concentration, il parlait peu. Certains journalistes, intrigués, le surnommèrent le « Finlandais silencieux ».
Paavo Nurmi se consacre pleinement à la course à pied. Il révolutionne les méthodes d'entraînement. Il s'astreint à 3 dures séances d'entraînement quotidiennes, sur des distances et des terrains variés, pratique la gymnastique suédoise, prend des bains chauds. Il se fait soigneusement masser 2 fois par semaine. Cette préparation minutieuse et assidue fait de Nurmi une sorte de précurseur, un athlète en avance sur son temps.
Paavo Nurmi ambitionne de remporter 5 médailles d'or aux jeux Olympiques de Paris, en 1924. Le 10 juillet, il gagne facilement le 1 500 mètres. Moins d'une heure plus tard, il s'adjuge le 5 000 mètres, à l'issue d'une empoignade restée mémorable avec son compatriote Ville Ritola. Le surlendemain, il remporte le cross-country, disputé sous une chaleur accablante. À Paris, il est également médaillé d'or par équipes sur 3 000 mètres et en cross-country.
Mais, tout à sa concentration, Nurmi a boudé la presse. Les journalistes lui en tiennent rigueur. Ils le surnomment le « Finlandais silencieux » ou l'« Homme qui ne sourit jamais ». André Obey écrira dans L'Orgue du stade : « À force de tendre au sublime, de hausser l'athlète jusqu'au surhomme, les records de Nurmi risquent de devenir inhumains. [...] Il ne rit pas, ni ne sourit. » Sous la plume de Gabriel Hanot, on peut lire ces lignes dans Le Miroir des sports : « Est-il esclave de son sport, de son entraînement, de ses résultats et ce au point de martyriser corps et âme ?»