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Musiques atonale, dodécaphonique et sérielle

Ce document est lié à l'article «  ATONALITÉ  ».

À partir d'Arnold Schönberg, la matière première de la composition musicale devient une « série » de 12 sons. On parle volontiers de « technique des 12 sons » ou de « technique sérielle ». On aurait tort, cependant, de confondre musique sérielle, musique atonale et musique dodécaphonique.

Arnold Schönberg eut l'idée d'utiliser, toujours dans le même ordre, sans omission ni répétition, chacune des 12 notes de la gamme chromatique. Ce procédé excluait toute référence à une tonalité privilégiée et garantissait une rigueur de construction que la répétition des mêmes intervalles rendait perceptible à l'auditeur. Tout naturellement, une musique ainsi construite à partir de l'utilisation systématique des 12 sons de la gamme chromatique fut appelée musique dodécaphonique. Mais, au-delà de l'aspect strictement atonal, un phénomène plus important apparaissait : celui du remplacement, pour obtenir la cohérence du discours musical, des rapports entre les sons qui résultaient des fonctions tonales par ceux qui s'imposaient naturellement du fait de leur répétition dans le même ordre ou dans un ordre voisin. La structure de la composition musicale était donc obtenue à partir d'une série de 12 sons ou des 12 intervalles qui les séparent (le dernier étant lié au premier). D'où le nom de musique sérielle donné à cette technique.

Pendant une première époque, l'idée de série fut intimement liée à celle de dodécaphonisme en ce sens qu'on ne concevait guère une série qui n'eût pas 12 sons, c'est-à-dire tous ceux de la gamme chromatique. On admettait alors qu'une série de 12 sons pouvait avoir 4 formes principales différentes : une forme dite originale ; une forme récurrente, dans laquelle l'ordre des notes était inversé, la dernière devenant la première ; une forme renversée, dans laquelle, les intervalles étant conservés, leur sens était inversé, chaque intervalle ascendant devenant descendant et inversement ; la récurrence du renversement, où le sens des intervalles et l'ordre des notes étaient inversés.

Chaque compositeur se trouvait libre d'utiliser ou non chacune de ces formes de la série ainsi que chacune de leurs transpositions. Anton von Webern eut cependant le premier, l'idée d'utiliser des séries de 12 sons qui, en réalité, pouvaient elles-mêmes se subdiviser en 3 séries de 4 sons ou 4 séries de 3 sons. La notion stricte de série – présentation dans un ordre donné d'un nombre donné d'intervalles – pouvait donc se trouver dissociée de la notion stricte de dodécaphonisme – utilisation systématique des 12 sons chromatiques.

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Encyclopædia Universalis. Musiques atonale, dodécaphonique et sérielle [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )