Les unités d’habitation de l’architecte Le Corbusier
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L'architecte Le Corbusier s'inspire du principe modulaire de la cellule monastique ou de la cabine de transatlantique et du juste équilibre entre vie collective et vie individuelle qui régit l'organisation d'un couvent ou d'un paquebot. En 1922, il conçoit ainsi un projet d'immeuble-villas.
Le pavillon de l'Esprit nouveau à l'exposition des Arts décoratifs de Paris (1925) représente un prototype d'appartement. Aucun immeuble-villa ne sera réalisé. Mais, 20 ans plus tard, la Cité radieuse de Marseille (1952) sera la première unité d'habitation construite par Le Corbusier s'inspirant de ces principes modulaires.
Le système constructif retenu, dit « du casier à bouteilles, consiste à construire des appartements à l'intérieur d'une ossature de poteaux et de poutres en béton armé ». Il s'agit de glisser des appartements semblables aux maisons Citrohan ou au pavillon de l'Esprit nouveau dans une ossature de type Dom-Ino à l'échelle d'une barre d'habitation de 135 mètres de longueur et de 56 mètres de hauteur. Répartis en 23 types, les appartements en duplex de la Cité radieuse, d'une surface supérieure de 40 à 50 % à celle des H.L.M., bénéficient de la double orientation. Ce même principe est appliqué est autres unités d'habitation réalisées par Le Corbusier : Rezé-lès-Nantes (1955), Berlin (1957), Briey-en-Forêt (1963) et Firminy (1967).
Les habitants disposent de nombreux équipements collectifs, dont une rue commerçante en étage et, sur la terrasse, une école maternelle et des équipements sportifs. Comme son nom l'indique, l'« unité d'habitation » n'est qu'un élément d'un ensemble plus vaste élaboré à l'échelle d'une ville. L'ossature des unités d'habitation, comme celle de la villa Savoye, repose sur un sol artificiel, réservant ainsi le sol naturel aux espaces verts, à la circulation, aux équipements sociaux, culturels et sportifs. À partir du début des années 1920, cette dimension urbaine est omniprésente dans les recherches architecturales de Le Corbusier. De nombreux livres ont jalonné cette réflexion originale : Urbanisme (1925), Précisions (1930), La Ville radieuse (1935)...