Les parcs des grandes villes
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Dès l'Antiquité, on avait aménagé dans les villes des promenades urbaines et des espaces plantés. Ces fragments de nature étaient destinés à l'agrément des habitants. Ces préoccupations montrent la volonté de développer harmonieusement la cité.
Les cardinaux de la Renaissance ouvraient les jardins de leurs villas de Rome. Certains jardins royaux, comme celui des Tuileries à Paris, accueillaient les promeneurs convenablement vêtus. Dans l'Europe des Lumières, le désir d'embellissement urbain et l'obsession de la santé et de l'hygiène motivèrent le développement de promenades installées sur les anciennes fortifications, comme à Dijon ou à Perpignan, ou de vastes zones limitrophes telles que le « Jardin anglais » de Munich et le Prater à Vienne.
C'est avec la révolution industrielle et l'urbanisation massive qu'émerge véritablement le thème du « parc public » comme instrument de contrôle sanitaire et social de la croissance urbaine. À la fin du 19e siècle, le modèle du jardin ouvert à tous va s'imposer en Grande-Bretagne, comme le parc Birkenhead à Liverpool, puis aux États-Unis avec Central Park à New York. Soucieux d'améliorer les conditions de vie et d'hygiène des classes les moins favorisées, Napoléon III engage une politique visant à la transformation radicale de Paris et nomme le baron Haussmann préfet de la Seine. Haussmann conçoit un système hiérarchisé d'espaces verts, inspiré des grands réseaux territoriaux et urbains et reposant sur une combinaison d'éléments naturels et de petites constructions ou mobilier urbain. Deux mille hectares sont aménagés : les immenses bois de Boulogne et de Vincennes, 24 squares, le parc des Buttes-Chaumont et les boulevards plantés d'arbres alignés. Des réseaux souterrains d'approvisionnement et d'épuration des eaux sont également aménagés.