Les Faux-Monnayeurs, d’André Gide, et le roman moderne
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Roman virtuose, Les Faux-Monnayeurs rompt avec les principes du naturalisme, à travers notamment la technique de la « mise en abyme ».
Les Faux-Monnayeurs reprend les grands thèmes de Gide ; mais le livre se caractérise surtout par la technique de la « mise en abyme » : le roman dans le roman. La narration tourne sur elle-même, puisque son personnage principal, Édouard, écrit une fiction – Les Faux-Monnayeurs – sans y parvenir. Ce jeu de miroir n'a rien de gratuit ; il a pour but d'introduire dans l'univers romanesque ce que Gide appelle un « indice de réfraction ». Celui-ci doit permettre à la fois de déjouer la linéarité de l'intrigue et d'introduire tout un jeu de distanciation dans la perception du lecteur. Cette technique fait de Gide le véritable fondateur du roman moderne, tout à l'opposé du roman psychologique ou naturaliste.