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Les débuts de la production à la chaîne

Ce document est lié à l'article «  RÉVOLUTION INDUSTRIELLE  ».

La mécanisation et la nouvelle organisation mises en place par la révolution industrielle permettent, grâce à la division du travail, de produire rapidement des grandes quantités du même objet. L’économiste Adam Smith prend l’exemple d’une manufacture d’épingles.

« Un ouvrier tire le fil à la bobille, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l'objet de 2 ou 3 opérations séparées ; la frapper est une besogne particulière ; blanchir les épingles en est une autre ; c'est même un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d'y bouter les épingles ; enfin l'important travail de faire une épingle est divisé en 18 opérations distinctes ou environ, lesquelles sont remplies par autant de mains différentes [...]. J'ai vu une petite manufacture de ce genre qui n'employait que 10 ouvriers [...]. Ces 10 ouvriers pouvaient faire entre eux plus de 48 milliers d'épingles dans une journée ; donc, chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme faisant dans sa journée 4 800 épingles. Mais s'ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres et, s'ils n'avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d'eux assurément eût fait seulement 20 épingles, ou peut-être pas une seule dans sa journée. »

Source : Adam Smith, Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, livre I, chap. 1 « De la division du travail », 1776 (extrait)

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Encyclopædia Universalis. Les débuts de la production à la chaîne [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )