Léopold Sédar Senghor, père de l’indépendance sénégalaise
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Léopold Sédar Senghor est le chantre de la négritude, non seulement littéraire et artistique, mais aussi politique, notamment à travers sa lutte contre le colonialisme. Il fut ainsi le père de l'indépendance du Sénégal, en 1960.
Léopold Sédar Senghor est élu en octobre 1945 à l'Assemblée constituante pour représenter les Africains non citoyens. Il s’impose également sur la scène politique sénégalaise à partir de 1951, grâce à de très solides relations, en particulier avec les califes des grandes confréries musulmanes. De plus, il incarne la mobilisation des jeunes scolarisés venus de la « brousse » ; enfin, sa modération politique lui attire la sympathie d'une partie de l'administration française.
Toutefois, Senghor est hostile à la loi-cadre Defferre de juin 1956, qui souhaite faire de l'Afrique noire une quasi-fédération de territoires autonomes. Selon lui, cette « balkanisation » affaiblit les jeunes nations africaines et prive le Sénégal de son leadership sur l'Afrique de l'Ouest. Les revendications africaines continuent donc à s'affirmer. Néanmoins, soucieux de ne pas rompre les liens avec la France, Senghor accepte la proposition du général de Gaulle, en 1958, d’intégrer les territoires d'outre-mer au sein d’une Communauté d'États avec la France. Mais celle-ci est un compromis instable, et la marche vers l'indépendance reprend donc.
Senghor tente de rassembler les territoires français d'Afrique de l'Ouest, mais la Fédération du Mali, créée en janvier 1959, explose 3 mois plus tard. Le Sénégal proclame alors son indépendance le 20 août 1960, et Senghor est élu président de la nouvelle République du Sénégal le 5 septembre 1960.
Prônant un socialisme modéré « africain », fondamentalement pro-français, Senghor va, en contrôlant étroitement l'arène politique, garantir au pays une vraie stabilité politique.