Le vaudeville de Georges Feydeau : une machine infernale
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Georges Feydeau exploite à la perfection les procédés du vaudeville, cette comédie légère et fertile en rebondissements qui fait le bonheur de la bourgeoisie de la Belle Époque.
Médecins, rentiers, hommes de loi, militaires, femmes entretenues... Chez Georges Feydeau, tous les personnages s'agitent tels des pantins à la poursuite de leur convoitise, chacun cherchant à humilier l'autre. On a ici une peinture de la bourgeoisie aisée de la IIIe République, dont le grand souci, semble-t-il, est une soif effrénée de plaisirs coûteux. Milieu superficiel et artificiel enfermé dans ses préjugés. Tous les procédés du vaudeville sont exploités avec une habileté de technicien du rire : coïncidences, rencontres imprévues, coups de théâtre, malentendus. Même artifice pour chaque pièce : le héros commence par un mensonge qui, s'enchaînant à d'autres, le précipite dans une succession ininterrompue de quiproquos et de situations extravagantes d'où naît un comique irrésistible. Le spectateur, du même coup, se trouve entraîné dans un mouvement accéléré qui tourne au vertige. On passe de la réalité banale à la folie.