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Le théâtre à l’italienne, un espace romanesque

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À partir de la Renaissance, le théâtre à l'Italienne s'impose peu à peu en Europe comme modèle quasi unique. Les spectateurs sont assis face à une scène surélevée. Dans la salle, l'organisation en plusieurs étages fait écho à la hiérarchie des rapports sociaux. Un lustre éclairant le public durant toute la représentation en souligne le caractère mondain : autant que de voir, il importe d'être vu. Le théâtre devient un espace de rencontres amoureuses et d'intrigues, et donc un lieu éminemment romanesque. Cette structure a aussi des conséquences sur l'architecture extérieure.

À la fin de l'Ancien Régime, le rôle social du théâtre s'extériorise par le biais de l'architecture urbaine. Le jeu des entrées et des sorties, avec son défilé de carrosses, le va-et-vient des domestiques, l'attente d'un billet donnent à voir une sorte de spectacle préliminaire qui impose désormais un lieu à la fois plus commode et reconnaissable. Le débordement du lieu théâtral de la scène sur la salle engendre une frénésie qui fait bientôt éclater les limites de celle-ci. Entre la rue et l'architecture intérieure, les espaces dévolus aux accès, à l'attente, à la déambulation et aux rencontres vont devenir un des points forts du lieu théâtral. La création de façades monumentales, de portiques, d'arcades, de vastes vestibules ouverts sur la rue, mais aussi le tracé des rues elles-mêmes et la réalisation de places sont le résultat d'une nouvelle prise de conscience du rôle du spectacle à l'intérieur du paysage urbain.

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Encyclopædia Universalis. Le théâtre à l’italienne, un espace romanesque [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )