Le portrait : développement d’un genre
Ce document est lié à l'article «
Au début du 15e siècle, le portrait devient un genre indépendant. Il se décline et évolue différemment s'il s'agit d'un portrait florentin ou flamand.
Le portrait florentin est très précisément défini : profils aigus, hommes et femmes traités comme des découpages de matières précieuses, couleurs brillantes, attitudes solennelles. Il débute avec le peintre Masaccio et dans les médailles et les bois de Pisanello. Le portrait flamand est à tendance plus réaliste. Il s'affirma dès 1431 avec le portrait dessiné du cardinal Albergati de Van Eyck, et les peintures du Maître de Flémalle. Les Vénitiens suivirent un peu plus tard cette tendance avec la famille des peintres Bellini (les Doges de Gentile Bellini, la série de Jeunes Hommes de Giovanni). Au 16e siècle, Venise imposera un style international du portrait, avec notamment Giorgione et Titien.
Au commencement, les portraits sont réalisés sur fond neutre, qui fait apparaître la tête dans un grand isolement ou un buste sobrement détaché. Ce fond neutre est ensuite remplacé par un fond imagé. Les Italiens du Quattrocento (Piero della Francesca, Mantegna, Botticelli, Signorelli) placent têtes et figures en pied sur des fonds de paysage. Ils seront imités au 16e siècle par les Allemands, comme Dürer ou Cranach. Les Flamands accordent leurs préférences aux intérieurs intimes, comme Van Eyck qui peint un couple dans un cadre domestique (le double portrait dit des Arnolfini, 1434) ou le représente partiellement (Portrait d'Erasme de Quentin Metsys, 1517). Moins évolutifs après avoir été les premiers à exploiter un genre, les Français retrouvent, avec les Clouet et leur école, la version du portrait pur, fait pour l'analyse et la fixation des traits du visage, dans lequel se reconnaît avec enchantement par une manière de jeu collectif toute une société de cour.