Le paradis des femmes?
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De Mademoiselle de Scudéry à Madame Récamier, les femmes ont joué un rôle déterminant dans la vie des salons littéraires.
Dans la société aristocratique d'Ancien Régime, puis au XIXe siècle, il est évident que le salon, par son caractère mi-privé mi-public, est le lieu idéal d'affirmation du rôle culturel accordé aux femmes. En tant que maîtresses de maison, celles-ci jouissent de prérogatives incontestées et d'une relative liberté. Elles peuvent encourager, recevoir les écrivains ou les artistes qu'elles apprécient, animer et diriger la conversation, recevoir les hommages des hommes à la mode. Les salons permettent à certaines femmes de jouer un rôle culturel, social, voire politique, alors même que le monde académique ou les institutions politiques officielles ne leur accordent aucune place. Pensons, par exemple, à Madame de Staël, que Napoléon craint moins pour ses écrits que pour sa capacité à réunir chez elle des représentants des différents groupes de l'élite parisienne.
