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Le Nouveau Roman, une critique du réalisme

Les œuvres publiées en France à partir des années 1950 sous l'expression « Nouveau Roman » ont eu en commun un refus des catégories qui caractérisaient jusqu'alors le genre romanesque. C'est le cas notamment de l'intrigue, qui garantissait la cohérence du récit, et du personnage, qui offrait, grâce à son nom, sa description physique et sa caractérisation psychologique et morale, une rassurante illusion d'identité.

L'expression « Nouveau Roman » est due à Émile Henriot, qui l'employa dans un article du Monde, le 22 mai 1957, pour juger sévèrement La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet et Tropismes de Nathalie Sarraute. Robbe-Grillet fut, semble-t-il, le premier à reprendre l'appellation à son compte. Mais, réédité en 1957 par Jérôme Lindon, Tropismes datait en réalité de 1939. Nathalie Sarraute avait montré dans ce recueil de textes brefs sa méfiance envers les « caractères » tels que les concevaient les romanciers du 19e siècle. Elle préférait s'attacher, sous le nom de « tropismes », à ces « moments indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver ».



Pour citer l'article : « Le Nouveau Roman, une critique du réalisme », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/le-nouveau-roman-une-critique-du-realisme/

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