Le diorama
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Le diorama est un procédé de peinture en trompe l'œil mis au point en 1822 par Daguerre et Bouton. Son principe repose sur l'idée de l'illusion : le diorama doit faire oublier au spectateur que ce qu'il voit n'est pas la réalité, mais une représentation à 2 dimensions.
Le diorama est une des transformations du panorama inventé par le peintre écossais Robert Batter, qui réalise en 1792 à Londres une Vue de la flotte anglaise à Portsmouth. Le panorama est composé d'une vaste peinture circulaire qui enveloppe le spectateur. Celui-ci, placé au centre d'une plate-forme, rencontre partout l'horizon du paysage avec des tons exacts. Si l'illusion est réussie, le spectateur doit se croire en présence de la nature.
Introduit en France par l'Américain Fulton, le panorama conquiert un public nombreux. Le passage des Panoramas ouvert sur le boulevard Montmartre par James Thayer constitue une véritable attraction pour le Parisien des années 1800, par la nouveauté de la technique et par l'actualité des sujets (L'Évacuation de Toulon par les Anglais en 1793, panorama peint par Pierre Prévost et Constant Bourgeois).
Comme pour le panorama, Daguerre et Charles-Marie Bouton cherchent à supprimer du diorama tout repère de la mémoire du spectateur en lui faisant parcourir des corridors obscurs qui débouchent dans une salle ronde et sombre. Pour que l'illusion soit parfaite, le plancher sur lequel se trouve le spectateur pivote en son centre, donnant l'impression d'un mouvement. La toile fine peinte sur ces 2 faces du diorama permet d'obtenir un effet lumineux par transparence si on éclaire la toile par derrière.
Une telle technique se prêtait à la valorisation des grands thèmes de la période : vues de ruines avec des effets nocturnes, grandes batailles navales, paysages exotiques, entre autres. Le succès du diorama a été immédiat, aussi bien en France qu'en Angleterre (avec John Arrowsmith) ou en Allemagne (avec Carl Ferdinand Langhans). À peu près abandonné vers les années 1850, le diorama retrouve un public à partir de 1880. Il sert alors à évoquer les vastes fresques militaires du peintre Édouard Detaille. Presque contemporain des débuts de la photographie, le diorama a été une sorte de théâtre pictural populaire.