Le carnaval
Ce document est lié à l'article «
Faute d'avoir été totalement extirpé par le christianisme, le carnaval fait partie des rites d'origine païenne qui se sont transformés progressivement sous l'effet du calendrier chrétien. Finalement, dans le monde moderne et sécularisé, le carnaval est devenu un grand événement festif et urbain qui a souvent perdu sa référence religieuse.
Le carnaval revient chaque année entre les fêtes religieuses de Noël et de Pâques. Le carnaval remonterait à la nuit des temps, et les peintures rupestres de la préhistoire représentant des silhouettes déguisées d'hommes sauvages pourraient peut-être bien en fournir le premier témoignage. Certains carnavals modernes ont conservé cette référence à l'homme sauvage, d'aspect végétal ou animal, intermédiaire entre le monde surnaturel et le monde terrestre, entre l’hiver et le printemps.
Au Moyen Âge l'Église encadre cette fête, située avant la période de carême, entre Noël et le dernier des jours gras, le Mardi gras. Le mot carnaval viendrait de carnis levanem, qui a donné en latin tardif carnevalem, « enlèvement de la chair » ou « adieu à la chair ». Cette explication étymologique ferait du carnaval le moment où l’on « ôte la chair », où l'on consomme une dernière fois des aliments gras avant d'entrer en carême, période de 40 jours pendant laquelle les chrétiens devaient faire maigre (ne pas manger de viande), jusqu'à Pâques. Une autre étymologie, plus vraisemblable, rattacherait le mot à l’expression latine carrus navalis, « char naval ». Ce char aurait été une barque tirée qui, à l’occasion des « dionysiaques », traversait les cités antiques. Sur la barque se tenait la statue du dieu du vin, Dionysos, en l’honneur de qui était célébrée cette fête. À Rome, sous l’Empire, le 5 mars, un char naval était traîné en procession lors de la fête donnée en l'honneur de la déesse Isis, pour marquer la reprise de la navigation en haute mer.